Le secrétaire exécutif de l’organisation pour l’environnement et le développement durable (Oedd), exhorte les gouvernements africains de sortir des modèles de développement dits de business « as usual » pour s’engager résolument dans un processus de transition vers une économie verte.
Selon Monsieur Mounkaila Goumandakoye, qui s’exprimait le mardi dernier lors d’un webinaire, organisé par le Réseau des Médias africains pour la promotion de la Santé et l’Environnement (Remapsen/Niger), l’économie verte repose sur des investissements qui assurent une production efficiente des biens et des services à travers une meilleure efficacité de l’utilisation des ressources naturelles à court, moyens ou long terme.
Ce webinaire avait pour thème : « Changement climatique : défis, enjeux et opportunités pour le développement durable en Afrique ».
« L’exploitation de nos richesses ne doit pas engendrer d’impacts négatifs sur l’environnement comme les pollutions, la dégradation des terres ou la perte de biodiversité. Elle doit veiller au bien-être de tous les citoyens dans la durée et l’équité », a-t-il souligné. C’était avant d’appeler à la valorisation des potentialités que renferme le continent.
L’Afrique doit valoriser son gigantesque potentiel en énergies renouvelable (hydraulique, solaire, éolienne et géothermale) pour satisfaire ses besoins en électricité et participer aux efforts d’atténuation. Parmi ces potentialités, cet expert environnemental cite les ressources forestières, les grandes étendues de terre arables, le grand potentiel en eau de surface et en eau souterraines ainsi que les autres diverses ressources naturelles.
Ces potentialités constituent des opportunités à capitaliser. Car, une fois valorisées, a indiqué Mounkaila Goumandakoye, ces ressources humaines et naturelles constituent des atouts majeurs pour faire face aux changements climatiques et engager une croissance économique et sociale seule trajectoire vertueuse qui assiéra les bases réelles d’un développement durable effectif.
Ce n’est que de la sorte que l’Afrique pourra faire face aux grands défis environnementaux et de développement parmi lesquels les changements climatique. Ces défis constituent une menace majeure et doivent interpeller toute l’Afrique. Car, les conséquences sont énormes sur l’agriculture, la santé humaine et animale, …
« Les différents acteurs à tous les niveaux doivent analyser les enjeux pour permettre des choix judicieux pour une lutte efficace contre le fléau à travers la mise œuvre de la Convention Cadre des Nations unies sur les changements climatique (Ccnucc) », a-t-il recommandé. C’était avant de fustiger l’attitude des dirigeants africains d’avoir le regard vers l’extérieur pour le financement des projets alors qu’il y a des ressources intérieures.
Saluant la tenue de ce webinaire, Monsieur Mounkaila G. a exhorté les médias à continuer à être les vecteurs du changement non seulement au niveau de populations mais aussi au niveau de décideurs. « Vous pouvez continuellement influencer les politiques, votre contribution est capitale. Le Remapsen doit nous accompagner dans cette lutte, dans le partage des informations et expériences »,
Prenant la parole à son tour, la Directrice en charge du renforcement de la Résilience et de l’Atténuation au changement climatique au Niger, Madame Harouna Ramata Abba Kiari, a fait savoir que sa structure a pris plusieurs initiatives salutaires face aux défis climatiques.
Il s’agit par exemple des grandes stratégies et Plans d’adaptation aux changements climatiques dans le secteur agricole. Aussi le Plan national d’adaptation (Pna) en formulation ainsi que des Plan international et régional ( Ua, Uemoa, Cedeao, auxquels son pays a adhéré, sans oublier plusieurs cadres politiques, stratégies et initiatives dont la Commission climat pour la Région du Sahel.
En termes de perspectives, elle a dit que son pays compte sur la mobilisation de ses partenaires fédérés autour d’un plan de partenariat sous le lead de la Banque mondiale en vue de la mise en œuvre effective de sa Cdn révisée.
« En effet, le mécanisme financier de la Cdn révisée devra faire appel au financement national à travers l’Etat, les collectivités territoriales, le secteur privé, la diaspora et les organisations de la société civile, au financement extérieur des Ptf et au financement des Ong et association internationales. Tout ceci pour répondre au besoin en financement pour la mise en œuvre de la Cdn évalué à un coût total de 9.9077 milliards Usd sur la période 2021 à 2030 », a-t-elle émis.