Intervenant le mercredi 22 mai dernier lors d’un webinaire, organisé par le Réseau des Médias africains pour la promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), la présidente de l’Ong Women in global health, a plaidé pour l’adoption par le gouvernement ivoirien des lois sur la Santé sexuelle et reproductive (Ssr) relativement au Partenariat de Ouagadougou.
Selon le professeur Tia Melanie, la Côte d’Ivoire est le seul pays de l’Afrique de l’Ouest du Partenariat de Ouagadougou ne disposant pas des lois sur la Santé sexuelle et de la reproduction. Alors que sur place, le pays compte 21% des femmes qui ont accès à la planification familiale et 33% des filles mariées avant l’âge légal de mariage.
« Le Gouvernement ivoirien doit se hâter d’adopter cette loi. Pour cela, l’accent doit être mis sur la sensibilisation des acteurs impliqués dans l’adoption de cette loi. Il faut également renforcer la mutualisation des acquis, car il ressort que cela s’explique par la méconnaissance de cette loi. Nous devons donc impliquer les guides religieux, coutumiers, la population », avait-elle déclaré lors de ce wébinaire, qui avait eu pour thème : « L’adoption et l’application des lois sur la santé sexuelle/ la planification familiale en Afrique de l’Ouest et du Centre où en sommes-nous ? ».
A cet effet, la présidente de l’Ong Women in global health estime que les médias seront absolument impliqués afin d’aider dans la promotion et diffusion de cette loi sur la Ssr.
Cependant, elle reconnait que plusieurs points du projet de loi freinent sa finalisation en Côte d’Ivoire. Ces points sont essentiellement, l’avortement sécurisé, les violences basées sur le genre, et l’âge minimum pour bénéficier de la planification familiale. Pourtant, souligne-t-elle, les statistiques militent pour son adoption, car la mortalité maternelle est de 347 décès sur 100 000 naissances.
Pour la coordinatrice de l’Unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), le Docteur Djénébou Diallo, qui était l’un des invités de cet échange avec la presse, des efforts sont faits par sa structure pour augmenter le nombre d’utilisatrices additionnelles de la planification familiale (PF) dans les neuf pays membres.
Parmi les pays sont : Burkina Faso, Togo, Benin, Mali, Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Mauritanie et Niger. S’exprimant à son tour, le conseiller régional chargé de programme et politique de planification familiale au bureau régional du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a déploré le fait que sur 44 pays qui ont adopté le Protocole de Maputo relatif aux droits de l’homme et des peuples, certains n’ont pas encore adopté des lois dans le cadre de la Santé sexuelle de la Reproduction. Ceux qui ont des lois n’ont pas encore pris des décrets d’application de ces lois. Ce qui pose problème. Il l’avait dit en ces termes : « « (…) la plupart de pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ont adhéré et quand on regarde le Protocole de Maputo il y a 44 pays qui ont souscrit. Et entre les 44 pays y compris les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, ça veut qu’avec ce Protocole de Maputo, il fallait maintenant s’assurer qu’il y a des lois, des politiques et des règles au niveau de chaque pays qui puissent assurer la mise en œuvre (…) Quand on regarde les neuf pays du Partenariat de Ouagadougou, on voit quand terme d’existence des lois de santé sexuelle et reproductive, huit ont ces lois mais la Côte d’Ivoire n’a pas encore ces lois. (…)On peut avoir les lois mais c’est très important d’avoir les décrets d’application de ces lois (…) Ce qui veut dire qu’il y a toujours des efforts à faire ». C’était lors de ce webinaire, qui avait réuni une cinquantaine de journalistes, spécialisés dans les questions de la santé et de l’environnement