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Dr. Susan Kasedde : « 20.000 Congolais ont été nouvellement infectés par le VIH »

Le bureau du Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) en République démocratique du Congo déplore que plus de 20.000 Congolais soient nouvellement infectés par le VIH/SIDA en 2020. C’est ce qu’a indiqué sa Directrice-Pays, le Docteur Susan Kasedde lors de la célébration de la Journée mondiale dédiée à cette pandémie à Matadi, capitale de la province du Kongo Central, sous le thème : « Mettre fin aux inégalités, mettre fin  au SIDA, mettre fin aux pandémies ».

D’après elle,  la République démocratique du Congo compte actuellement environ 510 000 personnes vivant avec le VIH et l’épidémie est marquée par les effets de l’inégalité, en particulier l’inégalité entre les sexes, et les opportunités manquées.

« Plus de 300 000 personnes vivant avec le VIH sont des femmes, un peu plus de 125 000 sont des hommes et environ 70 000 sont des enfants. En 2020, 20 000 personnes ont été nouvellement infectées par le VIH et 17 000 personnes sont décédées des suites d’une maladie liée au sida. Pour replacer ces chiffres dans leur contexte, la RDC a enregistré 58 000 nouvelles infections à la COVID-19 en 2020 et 2021 et a perdu 1100 personnes à cause de la COVID-19 au cours de cette période de 2 ans », a-t-elle souligné.

Des progrès encourageants et défis énormes

Derrière ce tableau sombre, l’ONUSIDA note par ailleurs avec satisfaction les progrès encourageants réalisés par la Rdc dans la réponse au VIH par rapport aux trois résultats clés encadrant le programme national et mondial de réponse au VIH : 95% – 95% – 95%.

A cet effet, renseigne le Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA, environ 75% des adultes vivant avec le VIH (PVVIH) ont été dépistés et connaissent leurs statuts VIH, et 74% des PVVIH sont maintenant sous traitement antirétroviral. Cependant, environ 22% de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH ont leur charge virale supprimée.

« Plus de 80% des femmes enceintes en RDC entrent en contact avec les établissements de santé pour leur première visite de soins prénataux et c’est la première et la plus importante occasion de tester et d’associer les mères séropositives au traitement pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant », s’est réjoui la Directrice-Pays de l’ONUSIDA en RDC.

Cependant revèle-t-elle, selon une étude de performance menée par le PNMLS, le PNLS et l’ONUSIDA au cours des 4 dernières années, moins de 40% des mères séropositives en RDC reçoivent des médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH aux bébés exposés au VIH pendant la grossesse ou l’allaitement. Ainsi, jusqu’à 60% des mères séropositives passent à côté et ne bénéficient pas d’une intervention très efficace, d’un traitement connu et disponible.

Le résultat dû à l’exclusion des femmes des soins appropriés et au manque de suivi des femmes stipule que depuis 4 ans : moins de 35% des enfants séropositifs sont sous traitement contre le VIH. Encore une fois, plus de 65 % des enfants ne bénéficient pas d’une intervention très efficace, d’un traitement et ne bénéficient des soins complémentaires qui leur permettraient de survivre, de s’épanouir et d’atteindre leur plein épanouissement.

« Sans aucun doute, l’impact du VIH sur la vie des personnes, des familles et de l’économie en RDC reste important et la RDC doit maintenir l’attention politique et programmatique, ainsi que la priorité sur l’objectif de mettre fin au VIH comme menace de santé publique d’ici 2030 », a préconisé Dr. Susan Kasedde, d’un ton ferme.

Il faut un soutien politique de haut niveau à la réponse au VIH

D’après l’ONUSIDA, la RDC a fortement soutenu la nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le SIDA qui fait appel à une concentration ferme sur la fin des inégalités, des obstacles structurels à l’accès aux services et à l’inclusion. Laquelle de stratégie implique aussi un renforcement de la durabilité par le biais du financement, d’une meilleure intégration et de l’investissement dans la résilience.

A cet effet, le Directeur-Pays de l’ONUSIDA estime qu’il existe des opportunités importantes sur lesquelles la RDC doit s’appuyer pour aller de l’avant afin d’accélérer les résultats nationaux. Il s’agit entre autre de reconnaître l’impact continu du VIH et assurer un soutien politique de haut niveau à la réponse au VIH.

« Les données, les plateformes des services, les capacités et les partenariats ont été construits au fil des années pour que la RDC soit à même de comprendre et de répondre à l’épidémie de VIH. Les interventions qui fonctionnent ne peuvent donner des résultats que si elles sont accessibles et utilisées »,  a dit le Docteur d’un ton interpellateur.

Aussi, recommande-t-elle, le gouvernement au niveau national et provincial doit s’assurer que les mécanismes de coordination de haut niveau – CNMLS, CPMLS – fonctionnent régulièrement pour garantir un engagement et une responsabilité durable. « Ces mécanismes doivent être utilisés pour capitaliser sur les importantes ressources de programmation construites grâce aux investissements afin de s’assurer que les programmes fonctionnent pour prévenir les nouvelles infections, et s’assurer que la gestion de qualité des soins pour les populations vulnérables soient accessibles, acceptables et durables pour avoir un impact », a-t-elle émis, avant de suggérer une utilisation efficace des ressources.

Selon l’ONUSIDA, la RDC a la chance d’avoir les partenariats et les finances nécessaires pour soutenir le renforcement des systèmes nationaux de santé et communautaires pour la réponse au VIH. Plus de 174 millions USD a été alloué par le Fonds mondial pour soutenir la riposte au VIH entre 2020 et 2022 et plus de 105 millions ont été mobilisés par la COP21 du PEPFAR.

« Le gouvernement doit s’assurer d’une contribution beaucoup plus importante et soutenue du financement national et de l’effet de levier des capacités financières et techniques du secteur privé pour compléter et assumer de plus en plus le leadership financier afin de s’assurer que les services peuvent être fournis de façon accessible et acceptable à tous ceux qui en ont besoin », recommande l’ONUSIDA.

Dans ce chapelet de recommandations, le Gouvernement congolais est tenu de renforcer et soutenir les partenariats communautaires. A cet effet,  le Dr. Susan Kasedde a fait savoir que la RDC dispose d’un vaste réseau d’acteurs de la société civile qui ont bénéficié durant des décennies de formation et d’implication dans la programmation du développement pour s’attaquer aux défis structurels qui affectent l’accès aux services et à l’impact du VIH : l’inégalité des sexes, la violence sexiste, le suivi au niveau communautaire et la sensibilisation des groupes vulnérables, la communication communautaire et la prestation de services communautaires.

« Les organisations communautaires en RDC constituent un pont fiable vers les personnes que nous devons atteindre pour obtenir les résultats communs et cette capacité doit être soutenue et mieux coordonnée en tant que système communautaire pour compléter les systèmes et services gouvernementaux. Le gouvernement doit s’engager à construire et à protéger ce système communautaire complémentaire essentiel par le biais des partenariats formels à long terme avec la société civile », a-t-elle recommandé. C’était avant de plaider pour le renforcement de partage et l’utilisation des données pour améliorer les performances, la conception et la mise en œuvre des programmes au niveau provincial.

A cet effet,  l’ONUSIDA estime que les 26 provinces de la RDC représentent un paysage de programmation complexe et hautement décentralisé, et la réponse du programme doit s’adapter de toute urgence pour mieux refléter cette diversité de solutions et de stratégies.

« La planification opérationnelle et l’examen des performances au niveau provincial fourniront des orientations importantes sur les priorités pour la mobilisation des ressources techniques et financières et devraient guider l’alignement des contributions des partenaires afin que les structures provinciales puissent être plus efficientes et efficaces », a suggéré la Directrice-Pays de l’ONUSIDA en Rdc.

Pour cela avant de conclure, elle a martelé sur le fait que le programme national doit s’appuyer sur les données disponibles auprès des plateformes gouvernementales et des partenaires pour assurer un suivi et une analyse plus cohérents et plus solides. Ce programme doit s’assurer aussi des progrès réalisés en matière d’accès, d’égalité et d’élimination des goulets d’étranglement au niveau provincial, afin que les investissements provinciaux identifient mieux les populations les plus exposées au risque d’exclusion, réagissent mieux pour renforcer la protection et l’inclusion et comblent ainsi les écarts de performance du programme.

Congocroissance.com

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Le bureau du Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) en République démocratique du Congo déplore que plus de 20.000 Congolais soient nouvellement infectés par le VIH/SIDA en 2020. C’est ce qu’a indiqué sa Directrice-Pays, le Docteur Susan Kasedde lors de la célébration de la Journée mondiale dédiée à cette pandémie à Matadi, capitale de la province du Kongo Central, sous le thème : « Mettre fin aux inégalités, mettre fin  au SIDA, mettre fin aux pandémies ».

D’après elle,  la République démocratique du Congo compte actuellement environ 510 000 personnes vivant avec le VIH et l’épidémie est marquée par les effets de l’inégalité, en particulier l’inégalité entre les sexes, et les opportunités manquées.

« Plus de 300 000 personnes vivant avec le VIH sont des femmes, un peu plus de 125 000 sont des hommes et environ 70 000 sont des enfants. En 2020, 20 000 personnes ont été nouvellement infectées par le VIH et 17 000 personnes sont décédées des suites d’une maladie liée au sida. Pour replacer ces chiffres dans leur contexte, la RDC a enregistré 58 000 nouvelles infections à la COVID-19 en 2020 et 2021 et a perdu 1100 personnes à cause de la COVID-19 au cours de cette période de 2 ans », a-t-elle souligné.

Des progrès encourageants et défis énormes

Derrière ce tableau sombre, l’ONUSIDA note par ailleurs avec satisfaction les progrès encourageants réalisés par la Rdc dans la réponse au VIH par rapport aux trois résultats clés encadrant le programme national et mondial de réponse au VIH : 95% – 95% – 95%.

A cet effet, renseigne le Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA, environ 75% des adultes vivant avec le VIH (PVVIH) ont été dépistés et connaissent leurs statuts VIH, et 74% des PVVIH sont maintenant sous traitement antirétroviral. Cependant, environ 22% de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH ont leur charge virale supprimée.

« Plus de 80% des femmes enceintes en RDC entrent en contact avec les établissements de santé pour leur première visite de soins prénataux et c’est la première et la plus importante occasion de tester et d’associer les mères séropositives au traitement pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant », s’est réjoui la Directrice-Pays de l’ONUSIDA en RDC.

Cependant revèle-t-elle, selon une étude de performance menée par le PNMLS, le PNLS et l’ONUSIDA au cours des 4 dernières années, moins de 40% des mères séropositives en RDC reçoivent des médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH aux bébés exposés au VIH pendant la grossesse ou l’allaitement. Ainsi, jusqu’à 60% des mères séropositives passent à côté et ne bénéficient pas d’une intervention très efficace, d’un traitement connu et disponible.

Le résultat dû à l’exclusion des femmes des soins appropriés et au manque de suivi des femmes stipule que depuis 4 ans : moins de 35% des enfants séropositifs sont sous traitement contre le VIH. Encore une fois, plus de 65 % des enfants ne bénéficient pas d’une intervention très efficace, d’un traitement et ne bénéficient des soins complémentaires qui leur permettraient de survivre, de s’épanouir et d’atteindre leur plein épanouissement.

« Sans aucun doute, l’impact du VIH sur la vie des personnes, des familles et de l’économie en RDC reste important et la RDC doit maintenir l’attention politique et programmatique, ainsi que la priorité sur l’objectif de mettre fin au VIH comme menace de santé publique d’ici 2030 », a préconisé Dr. Susan Kasedde, d’un ton ferme.

Il faut un soutien politique de haut niveau à la réponse au VIH

D’après l’ONUSIDA, la RDC a fortement soutenu la nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le SIDA qui fait appel à une concentration ferme sur la fin des inégalités, des obstacles structurels à l’accès aux services et à l’inclusion. Laquelle de stratégie implique aussi un renforcement de la durabilité par le biais du financement, d’une meilleure intégration et de l’investissement dans la résilience.

A cet effet, le Directeur-Pays de l’ONUSIDA estime qu’il existe des opportunités importantes sur lesquelles la RDC doit s’appuyer pour aller de l’avant afin d’accélérer les résultats nationaux. Il s’agit entre autre de reconnaître l’impact continu du VIH et assurer un soutien politique de haut niveau à la réponse au VIH.

« Les données, les plateformes des services, les capacités et les partenariats ont été construits au fil des années pour que la RDC soit à même de comprendre et de répondre à l’épidémie de VIH. Les interventions qui fonctionnent ne peuvent donner des résultats que si elles sont accessibles et utilisées »,  a dit le Docteur d’un ton interpellateur.

Aussi, recommande-t-elle, le gouvernement au niveau national et provincial doit s’assurer que les mécanismes de coordination de haut niveau – CNMLS, CPMLS – fonctionnent régulièrement pour garantir un engagement et une responsabilité durable. « Ces mécanismes doivent être utilisés pour capitaliser sur les importantes ressources de programmation construites grâce aux investissements afin de s’assurer que les programmes fonctionnent pour prévenir les nouvelles infections, et s’assurer que la gestion de qualité des soins pour les populations vulnérables soient accessibles, acceptables et durables pour avoir un impact », a-t-elle émis, avant de suggérer une utilisation efficace des ressources.

Selon l’ONUSIDA, la RDC a la chance d’avoir les partenariats et les finances nécessaires pour soutenir le renforcement des systèmes nationaux de santé et communautaires pour la réponse au VIH. Plus de 174 millions USD a été alloué par le Fonds mondial pour soutenir la riposte au VIH entre 2020 et 2022 et plus de 105 millions ont été mobilisés par la COP21 du PEPFAR.

« Le gouvernement doit s’assurer d’une contribution beaucoup plus importante et soutenue du financement national et de l’effet de levier des capacités financières et techniques du secteur privé pour compléter et assumer de plus en plus le leadership financier afin de s’assurer que les services peuvent être fournis de façon accessible et acceptable à tous ceux qui en ont besoin », recommande l’ONUSIDA.

Dans ce chapelet de recommandations, le Gouvernement congolais est tenu de renforcer et soutenir les partenariats communautaires. A cet effet,  le Dr. Susan Kasedde a fait savoir que la RDC dispose d’un vaste réseau d’acteurs de la société civile qui ont bénéficié durant des décennies de formation et d’implication dans la programmation du développement pour s’attaquer aux défis structurels qui affectent l’accès aux services et à l’impact du VIH : l’inégalité des sexes, la violence sexiste, le suivi au niveau communautaire et la sensibilisation des groupes vulnérables, la communication communautaire et la prestation de services communautaires.

« Les organisations communautaires en RDC constituent un pont fiable vers les personnes que nous devons atteindre pour obtenir les résultats communs et cette capacité doit être soutenue et mieux coordonnée en tant que système communautaire pour compléter les systèmes et services gouvernementaux. Le gouvernement doit s’engager à construire et à protéger ce système communautaire complémentaire essentiel par le biais des partenariats formels à long terme avec la société civile », a-t-elle recommandé. C’était avant de plaider pour le renforcement de partage et l’utilisation des données pour améliorer les performances, la conception et la mise en œuvre des programmes au niveau provincial.

A cet effet,  l’ONUSIDA estime que les 26 provinces de la RDC représentent un paysage de programmation complexe et hautement décentralisé, et la réponse du programme doit s’adapter de toute urgence pour mieux refléter cette diversité de solutions et de stratégies.

« La planification opérationnelle et l’examen des performances au niveau provincial fourniront des orientations importantes sur les priorités pour la mobilisation des ressources techniques et financières et devraient guider l’alignement des contributions des partenaires afin que les structures provinciales puissent être plus efficientes et efficaces », a suggéré la Directrice-Pays de l’ONUSIDA en Rdc.

Pour cela avant de conclure, elle a martelé sur le fait que le programme national doit s’appuyer sur les données disponibles auprès des plateformes gouvernementales et des partenaires pour assurer un suivi et une analyse plus cohérents et plus solides. Ce programme doit s’assurer aussi des progrès réalisés en matière d’accès, d’égalité et d’élimination des goulets d’étranglement au niveau provincial, afin que les investissements provinciaux identifient mieux les populations les plus exposées au risque d’exclusion, réagissent mieux pour renforcer la protection et l’inclusion et comblent ainsi les écarts de performance du programme.

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