L’ONUSIDA est alarmé par le fait que les combats entre les forces gouvernementales et les rebelles dans l’est de la République démocratique du Congo perturbent et nuisent gravement aux services de traitement, de prévention et de soins pour les personnes vivant avec et affectées par le VIH.
Dans un communiqué de presse parvenu ce matin à congocroissance.com, l’ONUSIDA renseigne que dans les zones de santé de Rutshuru et Rwanguba où des combats parmi les plus violents ont été signalés, le Programme de lutte contre le sida (PNLS) au Nord-Kivu a enregistré 1155 personnes vivant avec le VIH actuellement sous traitement dont 102 femmes enceintes et 46 enfants. Alors que la violence s’est intensifiée, un grand nombre de personnes ont fui ces zones ces derniers jours, la plupart vers le sud en direction de Goma.
« Je suis extrêmement préoccupé par la santé et le bien-être des personnes vivant avec et affectées par le VIH, tant dans les zones touchées par les combats que dans les communautés qui accueillent les personnes déplacées. Les gens ont peut-être dû quitter leur domicile à tout moment, sans avoir le temps d’aller chercher des médicaments essentiels », a déclaré la directrice nationale de l’ONUSIDA, Susan Kasedde. « Je suis particulièrement préoccupée par la situation des femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH et de leurs bébés. L’interruption du traitement pour ces mères aura des conséquences catastrophiques pour leurs nourrissons. C’est une course contre la montre et nous devons tout mettre en œuvre pour retrouver ces femmes de toute urgence et les mettre en relation avec des soins.
L’ONUSIDA travaille en étroite collaboration avec les responsables des programmes nationaux de lutte contre le VIH, les groupes de la société civile, les organisations communautaires et tous les partenaires pour soutenir une réponse d’urgence à la situation actuelle.
Les activités suivantes sont menées en priorité :
Vérifier le nombre de personnes vivant avec le VIH actuellement sous traitement pour informer les besoins et planifier l’avenir dans les communautés touchées de Rutshuru et Rwanguba et dans les communautés d’accueil
Mener une évaluation avec les partenaires humanitaires pour permettre l’intégration des services liés au VIH dans la réponse conjointe. Cela comprend la collaboration avec les agences partenaires des Nations Unies, notamment l’UNOCHA, l’UNICEF, le PAM, le FNUAP et le HCR, pour recueillir des informations auprès des organisations de la société civile afin de comprendre les besoins et les capacités à la fois dans les zones touchées par le conflit et dans les communautés accueillant des personnes déplacées.
Reconstruire les réseaux de soutien communautaire en contactant les points focaux des organisations de la société civile, les organisations communautaires telles que les mères mentors et les prestataires de services pour établir un réseau capable d’aider à suivre et retracer les personnes vivant avec le VIH et de soutenir la continuité des services VIH pour elles, y compris des services psycho-sociaux pour les victimes de violences basées sur le genre et un soutien nutritionnel pour permettre la prise de traitement du VIH
Soutenir les efforts au niveau communautaire pour garantir des messages plus efficaces pour les personnes vivant avec le VIH et liés à la protection des droits des personnes vivant avec le VIH. L’ONUSIDA mène également un plaidoyer continu pour renforcer l’intégration des besoins en matière de VIH dans la réponse d’urgence.
L’ONUSIDA soutient pleinement les appels à la cessation immédiate des hostilités lancés par le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, et par l’Union africaine.