Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN-RDC) a organisé, ce mercredi 31 mars 2021 dans la ville de Kinshasa, un atelier de formation à l’intention des hommes et femmes des médias congolais. Ces assises ont été organisées sous le thème : « Risques des avortements clandestins« .
Selon le coordonnateur-pays du REMAPSEN – RDC, l’organisation de cet atelier s’inscrit dans le cadre du partenariat signé entre son organisation et l’ONG internationale IPAS pour la promotion du protocole de Maputo portant notamment sur les droits des femmes.
« Nous venons de signer un partenariat avec IPAS qui est une ONG internationale. Les branches qui nous ont amenés à signer ce partenariat nous obligent à promouvoir le protocole de Maputo. Comme vous le savez, c’est un document qui, dans son article 14, donne le droit à la femme d’avorter. Mais quand est-ce qu’elle doit avorter ? Elle ne doit avorter que lorsqu’elle se retrouve devant trois circonstances. La première, c’est lorsqu’elle fait face à un cas d’inceste, lorsque cette grossesse la met en danger et aussi lorsqu’elle se retrouve en cas de viol. Donc, ce sont des droits qui sont reconnus à la femme mais que la femme, malheureusement, ne connaît pas« , a fait savoir Prince Yassa.
À l’en croire, l’objectif était d’outiller ces hommes et femmes des médias sur le protocole de Maputo, mais aussi sur les avortements clandestins pour qu’à leur tour, ils sensibilisent la population sur le danger que représente ce type d’avortements.
« Donc, il était question que ces droits soient connus. Et ces droits ne peuvent être vulgarisés que par les médias. Voilà pourquoi, nous avons réuni la presse pour leur expliquer cela. Mais aussi, marteler sur les avortements clandestins. Pourquoi ? Parce que c’est un grand fléau qui ronge la société et simplement parce que ces avortements se font hors clinique. Ce sont ces genres d’avortements qui se font derrière la maison avec tous les risques possibles. Alors, les hommes et femmes des médias étaient sensibilisés à l’issue de cette journée, pour qu’ils relèvent cet aspect de danger, afin que lorsqu’une jeune fille ou une dame se retrouve enceinte et qu’elle doit absolument avorter au regard de trois points dont je vous ai parlés, qu’elle ait dans une polyclinique et là, ça se fait dans les normes« , a renchéri le coordonnateur-pays du REMAPSEN-RDC.
Parmi les intervenants à cet atelier, figurait Rachel Yodi, conseillère santé en matière de planification et lutte contre les violences faites à la femme au Programme National de Santé et la Reproduction (PNSR). Elle a évoqué la santé sexuelle et reproduction, mais aussi les normes et les perspectives y relatives.
À l’issue de ces assises, les hommes et femmes des médias qu’y ont participé ont formulé des recommandations pour vulgariser le protocole de Maputo notamment sur les avortements dont la teneur a été fixée dans l’article 14 de ce texte ratifié par la RDC en 2008 et ce, à travers des émissions et reportages.
Le protocole de Maputo (Mozambique) est un instrument juridique international relatif aux droits de l’homme, adopté en 2003 par des pays membres de l’Union africaine dont la RDC. Il est entré en vigueur depuis 2005. Ce texte, en son article 14, autorise l’avortement sécurisé dans trois circonstances, à savoir : l’inceste, le viol et lorsque la grossesse met en danger la vie de la femme.
7sur7.cd/Congocroissance