Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) est préoccupé par les récents développements au Centre pénitentiaire et réinsertion de Kinshasa (CPRK). C’est ce qu’indique un communiqué de presse de cette agence onusienne parvenu ce mercredi 04 septembre à congocroissance.com
« Le BCNUDH présente ses condoléances aux familles des disparus et souhaite prompt rétablissement aux blessés. Dans le cadre de son mandat, le BCNUDH assure le suivi des conditions de détention et soutient les autorités nationales dans les efforts fournis pour répondre aux problématiques liées à la détention. Dans un rapport publié en 2022 sur la prévention de la torture en République démocratique du Congo, le BCNUDH formulait des recommandations dont la mise en œuvre pourra permettre de répondre de manière efficace et durable à certains défis auxquelles fait face le système pénitentiaire », peut-on lire dans ce communiqué de presse.
A cet effet, le BCNUDH dit saluer l’ouverture d’une enquête par les autorités et souhaite qu’elle soit prompte et transparente. Il invite les autorités à traduire devant la justice les auteurs des crimes et violations des droits humains qui y sont survenus, quelles que soient leurs fonctions.
Relativement à son mandat, le BCNUDH est prêt à fournir toute l’assistance nécessaire lorsque celle si aura été formellement requise par les autorités judiciaires. Aussi, il prie les autorités de prendre des mesures urgentes en vue d’assurer une prise en charge holistique des victimes des violations des droits humains y compris de violences sexuelles en accordant une attention particulière à ceux et à celles qui sont dans une plus grande vulnérabilité.
Ce bureau des Nations unies s’est dit disposé à soutenir les autorités dans ces efforts, et salue l’intention du gouvernement, exprimée dans son programme, de « construire et réhabiliter les infrastructures judiciaires et pénitentiaires ».
Il l’encourage à ce titre à améliorer la séparation des détenus par sexe et groupe d’âge afin de prévenir les violences sexuelles en milieu carcéral.
« Alors qu’une épidémie M-Pox est en cours en République démocratique du Congo, le BCNUDH invite les autorités à s’assurer que des mesures soient prises pour réduire le risque de propagation de la maladie au sein du CPRK et dans les lieux de de détention à travers le pays. Le BCNUDH souligne également les mesures intérimaires prises par le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux pour désengorger les prisons et réitère sa disponibilité à identifier et appuyer des mécanismes à mêmes de trouver une solution
durable pour des conditions de détention dignes en République démocratique du Congo », conclut ce document.
Rappelons que cette tentative d’évasion avait eu lieu le 2 septembre 2024 vers 02H00 du matin. Selon un communiqué de la Vice-primature en charge de l’Intérieur, une dizaine de détenus ont été tués, entre autres par balles et piétinement.
A ce stade, avait précisé le gouvernement, 129 personnes sont mortes, dont 24 par balles ; 59 blessés, pris en charge par l’Etat ; et quelques détenues violées dans l’enceinte de la CPRK, construite pour accueillir 1.500 détenus alors qu’aujourd’hui il reçoit plus de 15.000 personnes.