Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en République démocratique du Congo alerte sur une augmentation marquée du recrutement de mineurs dans les communautés de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo dans la province du Nord Kivu.
Lors de son allocution au Palais des Nations Unies de Genève, Francois Moreillon, Chef délégation du CICR en Rdc a fait savoir que les adolescents, principalement les jeunes garçons, sont particulièrement à risque, tandis que les jeunes filles sont plus exposées aux violences sexuelles. C’était avant de souligner ceci ; « Depuis la reprise des hostilités, on dénombre 450 000 personnes déplacées supplémentaires au Nord-Kivu, alors que le total de déplacés atteint le chiffre record de 6,9 millions dans le pays. Pour vous donner un ordre de comparaison, 450 000, cela représente le double de la population de Genève ».
Ces derniers mois, poursuit-il, la vie des populations oscille entre les combats et les courts moments d’accalmie. Des centaines de milliers de personnes s’entassent dans des camps où les conditions de vie sont extrêmement précaires.
« La majeure partie de l’assistance humanitaire déployée par les organisations se concentre dans ces camps, toutefois elle reste en-deçà de l’ampleur des besoins. Mais certaines zones rurales plus éloignées ou enclavées, notamment dans les territoires de Masisi et Rutshuru, sont hors de portée, et ne bénéficient d’aucune assistance, ou très peu. Si les déplacements répétés sont un cauchemar pour les familles, ils mettent aussi à rude épreuve nos capacités logistiques. A chaque nouveau déplacement de population, les équipes du CICR et les autres organisations humanitaires doivent renouveler les évaluations des besoins humanitaires et adapter leur réponse », a déclaré le Chef de la Délégation du CICR en Rdc.
Cependant, bien que son Organisme, le CICR, entretient un dialogue privilégié avec les différents porteurs d’armes, Francois Moreillon a insisté sur le fait que l’espace humanitaire et l’acheminement de l’aide est difficile en raison de l’intensité et la persistance des combats entre les groupes armés et la rébellion du M23, soutenue par l’armée rwandaise selon plusieurs rapports de l’ONU et de Kinshasa.