Des adolescents habitant cinq zones de santé, situées dans quatre communes de la ville province de Kinshasa, ont été sensibilisés le samedi, le 28 mai, à l’hygiène menstruelle. C’était à l’occasion de la « Journée internationale de la Menstruation », déroulée sous le thème : « Briser le silence : commençons la conversation sur les menstruations».
Appuyée par le bureau de la Fondation internationale Elisabeth Glaser Pediatric Aids Foundation (EGPAF) en Rdc, cette journée organisée par le ministère provincial de la Santé à travers sa Division provinciale de la santé, a connu un impact très positif auprès des élèves du Collège Saint Charles Lwanga, où le lancement a eu lieu.
Selon le médecin chef de zone de santé de Bandalungwa, le Docteur Sonny Mbembe, visiblement très ému, la journée du 28 mai est célébrée depuis 2014 en République démocratique du Congo.
« Nous avons saisi cette journée pour sensibiliser les adolescents, filles comme garçons en rapport avec cet état physiologique. Vous savez dans nos coutumes, dans nos habitudes, les règles restent un sujet tabou et face à cela avec l’aide de nos partenaires l’Etat congolais a pensé en ce 28 mai passer dans des écoles pour sensibiliser les adolescents sur l’hygiène de la menstruation. C’est dans des écoles qu’il y a beaucoup de filles et de garçons qui passent une période d’adolescence. D’où la nécessité de recourir à l’école, milieu où se transmet la connaissance pour compléter celles qu’ils ont ratées à l’église et en famille », a déclaré le Docteur Sonny Mbembe, avant d’ajouter ceci : « J’ai été agréablement surpris par la réaction des enfants. Ils ont été très réceptifs et ont posé des questions même au-delà de ce qui était prévu dans le cadre de cette journée. Et nous avons compris qu’il y a un besoin chez les enfants. Il faut que l’Etat puisse apporter l’information à travers ses programmes spécialisés ».
S’exprimant à son tour, le responsable de la planification familiale au Projet IHAP/Kinshasa d’Egpaf, le Docteur Theo Mwamba, s’est réjoui de l’appui de son organisation aux efforts du gouvernement dans la mise en œuvre des activités de lutte contre le VIH, et d’autres composantes parmi lesquelles la planification familiale en rapport avec la santé et l’hygiène menstruelle qui est une question importante dans la société.
« La question des règles est liée à la sexualité. Et de ce fait, elle est entourée de tabou avec des conséquences telles que la désinformation chez les jeunes filles qui vivent cette expérience de façon malheureuse et traumatisante si elles n’arrivent pas à assumer leur dignité correctement. Si la gestion de l’hygiène menstruelle n’est pas adéquate, elle engendre un impact négatif sur la dignité et le bien-être de la fille. Nous avons pensé apporter une réponse en termes d’informations pour permettre aux filles d’intérioriser les connaissances liées à la gestion de l’hygiène menstruelle et des produits hygiéniques convenables pour sa sécurité », a-t-il indiqué. C’était pendant que les expertes du Programme national de la santé de la reproduction dispensaient des enseignements sur la menstruation aux élèves.
Cette activité qui a été financée par l’Agence américaine pour le développement international (USAID), s’est déroulée dans quatre communes, à savoir Ngaliema, Kintambo, Masina et Bandalungwa.