À l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées 2024, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle à renforcer et transformer les soins et l’aide aux personnes âgées, pour atteindre les objectifs de la Décennie des Nations Unies pour le vieillissement en bonne santé (2021-2030). C’est ce qu’indique une note de l’ONU Info parvenue à congocroissance.com
« Nous avons tous besoin qu’on s’occupe de nous à un moment donné de notre vie, mais plus nous vivons longtemps, plus nous sommes plus susceptibles de nécessiter cette aide », a déclaré le Dr Anshu Banerjee, Directeur du Département de la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent et du vieillissement de l’OMS. « Cependant, les données montrent que, dans le monde entier, les systèmes de soins et de soutien ne sont pas encore prêts à répondre aux besoins des personnes âgées ».
Nécessité d’un changement radical
« La Décennie des Nations Unies pour le vieillissement en bonne santé souligne la nécessité d’un changement radical dans la façon dont nous valorisons et fournissons des soins favorisant le vieillissement en bonne santé », a ajouté le Dr Banerjee dans un communiqué. « Et l’OMS est prête à soutenir les pays qui s’engagent à opérer ce changement ».
La Journée internationale des personnes âgées est célébrée chaque année par la communauté internationale le 1er octobre pour honorer les contributions des personnes âgées à la société et mettre en lumière les défis auxquels elles sont confrontées. Cette journée internationale gagne en importance chaque année, alors que le vieillissement des populations mondiales s’accélère et que leur durée de vie s’accroit.
« D’ici 2030, un personne sur six dans le monde sera âgée de 60 ans ou plus. En outre, 80 % des personnes âgées vivront dans des pays à revenu faible ou intermédiaire d’ici 2050, ce qui érigera le vieillissement en bonne santé en véritable priorité mondiale », prévoit l’OMS.
Le thème de cette année s’intitule « Vieillir dans la dignité : l’importance de renforcer les systèmes de soins et de soutien pour les personnes âgées dans le monde entier ». Il souligne le rôle essentiel joué par les pays dans l’apport de services de santé et de soins de longue durée dont les personnes âgées ont besoin pour bien vivre et rester actifs, précise le communiqué.
Deux personnes âgées sur trois ont besoin de l’aide d’une autre personne
Selon les dernières analyses de l’OMS, les personnes âgées de 60 ans et plus continuent de ressentir un manque en matière de soins de santé, qu’elles vivent dans des pays à revenu faible, intermédiaire ou élevé.
Environ 2 personnes sur 3 approchant un âge avancé sont susceptibles d’avoir besoin d’un soutien et de soins à long terme prodigués par d’autres personnes pour mener leurs activités quotidiennes, comme manger, se déplacer ou se laver.
Les stéréotypes âgistes qui supposent à tort qu’une mauvaise santé est normale et inévitable à ce stade de la vie empêchent de nombreuses personnes âgées de recevoir les soins dont elles ont besoin, regrette l’OMS. Ces stéréotypes sont souvent entretenus par les professionnels de santé et par les personnes âgées elles-mêmes.
Malgré ces besoins, l’organisation sanitaire déplore l’accès trop limité à des soins de bonne qualité, abordables et équitables « qui nous permettraient de profiter au maximum de l’allongement de la durée de nos vies ».
Seul un pays sur quatre peut fournir des soins intégrés
Selon le rapport d’étape de la Décennie des Nations Unies pour le vieillissement en bonne santé, 2021-2023, seul 1 pays sur 4 dispose de ressources financières et politiques suffisantes pour mettre en œuvre des soins intégrés répondant aux besoins des personnes âgées, et seulement 1 sur 3 dispose de ces moyens pour les soins de longue durée.
16 % seulement des pays à faible revenu, qui dépendent fortement des soins informels non rémunérés, proposent un programme de formation pour les aidants informels des personnes âgées. Et moins de 60 % des pays déclarants incluent les soins de longue durée dans leur cadre national de compétences pour les travailleurs des soins gériatriques.
Intégrer et coordonner diverses disciplines et secteurs
La Décennie des Nations Unies pour le vieillissement en bonne santé appelle les pays à non seulement à renforcer, mais aussi à transformer la façon dont ils prodiguent leurs soins. Elle les encourage à fournir des soins intégrés et centrés sur la personne, qui répondent aux besoins des personnes âgées et à garantir les prises en charge de longue durée pour ceux qui en ont besoin. Pour cela, l’OMS recommande aux pays de mettre en place un « continuum de soins intégrés », centré sur la personne, approprié, abordable et accessible.
Celui-ci doit intégrer les services de santé de diverses disciplines et spécialités afin d’assurer que chaque personne reçoive la gamme complète des soins de santé nécessaires sans carences dues au manque de coordination entre services et programmes distincts.
Il doit aussi associer les soins de santé et les services sociaux, en veillant à ce que chaque personne ait accès à toutes prestations dans le secteur médical, les établissements de soins, les communautés locales et à domicile.
En outre, précise l’OMS, « ce continuum doit soutenir les aidants, en valorisant leurs contributions, en leur apportant un soutien adéquat et en garantissant l’équité, y compris pour les aidants informels au sein des familles, qui sont dans leur grande majorité des femmes ».
Un objectif bénéfique à toutes les tranches d’âge
L’OMS souligne aussi que les gouvernements nationaux sont tenus responsables de la délivrance de soins, en étroite collaboration avec les gouvernements locaux, les organisations de la société civile ou le secteur privé, le cas échéant.
Alors que la Décennie des Nations Unies pour le vieillissement en bonne santé arrive à mi-parcours en 2025, ses objectifs pourraient bénéficier à l’ensemble de la population.
« La transformation de nos systèmes de soins et de soutien nous permet également de mieux répondre aux besoins des personnes de tous les âges », assure l’OMS. « Ce qui en fait un bon investissement pour tous, partout dans le monde, et un élément essentiel de la couverture sanitaire universelle ».