Le bureau du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) en République démocratique du Congo insiste sur la nécessité pour le Gouvernement congolais d’organiser le deuxième Recensement général de la population et de l’Habitat (RGPH).
D’après son représentant résident, qui s’exprimait lors de la célébration de la « Journée mondiale de la Population », édition 2024 sous le thème : « Exploiter le pouvoir des données inclusives pour un avenir résilient et équitable pour tous », la Rdc a connu du retard à produire des données complètes et actualisées par le biais du Recensement général de la Population et de l’Habitat et d’autres exercices de production de données et d’analyse thématique. Ce retard, a dit Monsieur Mady Biaye, a alourdi la mesure des progrès réalisés que des données obsolètes sont utilisées pour évaluer les progrès vers l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD).
« J’appelle le Gouvernement de la République démocratique du Congo à construire un avenir résilient et équitable, en donnant la priorité à l’investissement dans l’organisation du deuxième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) du pays en garantissant une collecte de données sûre et inclusive, en collaborant avec les communautés marginalisées, en exploitant la technologie de manière responsable et en soutenant le système statistique national », a plaidé le représentant résident de l’UNFPA en Rdc. C’était avant de faire comprendre que le RGPH est la seule source de données permettant de fournir des informations géographiques fiables, complètes, actualisées et désagrégées, notamment sur l’âge, le sexe, le lieu de résidence, les conditions de vie, le logement et la taille de la population…
« Il reste l’unique source de données de population à l’échelle du pays et au niveau de désagrégation administrative le plus fin », avait-il ajouté d’un ton interpellateur.
Même son de cloche pour le professeur José Mangalu de l’Ecole des Sciences de la population et du développement à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), qui a brandit la volonté politique comme la clé de voute afin de relever ce défi, qui malheureusement discrédite le pays auprès de tiers.
« Pour ce qui concerne le recensement, c’est un problème de volonté politique essentiellement, parce que techniquement le Bureau central de recensement est là… Si la volonté politique avait accompagné le désir d’avoir un deuxième recensement de la population, on l’aurait eu (…), avait indiqué ce démographe lors de la célébration de cette « Journée mondiale de la Population », qui avait coïncidé avec le lancement du Rapport sur l’état de la population 2024.
Plusieurs recommandations ont été faites à l’issue de cette journée afin de permettre au pays de se rattraper. Il s’agissait entre autres pour la Rdc de: « mettre en place un système statistique, de s’appuyer sur les statistiques, d’instaurer une culture statistique auprès des dirigeants et urgemment organiser le recensement de la population en améliorant aussi les services de l’Etat civil ».
Rappelons que le dernier recensement organisé remonte en 1984, soit un retard de 40 ans. Un retard considérable, qui doit interpeller les décideurs congolais.