La Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, a lancé aujourd’hui un appel en faveur d’un engagement politique urgent pour mettre fin à la violence actuelle dans la partie Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Catherine Russell vient d’achever une visite dans la province d’Ituri, une région durement touchée par les attaques contre les civils.
Pendant son séjour en Ituri, Catherine Russell s’est rendue à Rhoe, un camp qui abrite aujourd’hui environ 63.000 personnes déplacées, dont 36.000 enfants. La plupart des personnes hébergées dans le camp sont arrivées en novembre dernier après avoir fuis le camp voisin de Drodro qui a été attaqué par des hommes armés de machettes. Cet incident est l’un des derniers épisodes de violence intercommunautaire qui sévit dans l’est de la RDC depuis des décennies et qui a déplacé environ cinq millions de personnes.
Catherine Russell s’est entretenue avec des enfants et des familles touchés par la violence, notamment Blukwa*, un garçon de 14 ans qui a échappé de justesse à la mort à Drodro, mais qui a été témoin du meurtre brutal de son meilleur ami.
« Blukwa* m’a dit qu’après avoir été témoin du meurtre de son meilleur ami, il voulait mourir lui aussi », a déclaré Catherine Russell. « Aucun enfant ne devrait jamais connaître une telle tragédie et une telle horreur. D’innombrables enfants de l’est de la RDC ont terriblement souffert à cause du conflit et des attaques persistantes contre les civils au cours des deux dernières décennies. Ils ont besoin d’une résolution politique urgente de cette crise afin qu’ils puissent vivre en paix. »
Durant le chaos de l’attaque de Drodro, Blukwa* et d’autres enfants ont été séparés de leurs familles. Depuis, Blukwa* et près de 60 autres enfants ont été réunis avec leurs familles grâce au travail de l’AJEDEC, une ONG congolaise soutenue par l’UNICEF.
L’UNICEF met en garde contre les conditions désastreuses qui règnent dans le camp de Rhoe. La violence qui a provoqué de multiples déplacements dans la région s’est poursuivie au cours des deux dernières semaines et ne montre aucun signe d’apaisement. Le camp, situé à 45 kilomètres au nord-est de la capitale provinciale Bunia, n’était jusqu’à récemment accessible aux agences humanitaires que par hélicoptère en raison de l’insécurité et des attaques contre les travailleurs humanitaires. La zone entourant le camp continue d’être attaquée par de multiples groupes armés.
« Des milliers d’enfants et de familles sont effectivement piégés sur une colline isolée, avec un accès extrêmement limité aux abris et aux services essentiels tels que l’eau potable, l’assainissement, l’éducation, la santé et la nutrition », a déclaré Catherine Russell. « Nous avons déjà constaté des épidémies de maladies respiratoires, de diarrhée et de paludisme. Tous les efforts doivent être faits pour renforcer la prestation de services pour les personnes hébergées dans le camp de Rhoe et pour les protéger de la violence. »
L’UNICEF et ses partenaires étendent leur action en faveur des enfants et des familles du camp de Rhoe. Plus de 5.000 kits contenant des couvertures, des seaux, des jerrycans, des ustensiles de cuisine et du savon ont récemment été distribués. L’UNICEF travaille également avec ses partenaires pour fournir une éducation et un soutien psychosocial aux enfants du camp.
Le programme d’éducation de l’UNICEF dans le camp bénéficie à 1.200 enfants déplacés et enfants des écoles primaires de la communauté d’accueil. Il accueille les élèves de cinq écoles qui ont dû être abandonnées en raison des déplacements massifs. De nombreux enfants vont en classe dans plusieurs vastes tentes situées à côté d’une école de la communauté d’accueil qui surplombe le camp.