La République démocratique du Congo se trouve à nouveau sous pression sanitaire avec la détection de 10 cas de Monkeypox à Kinshasa. Le premier cas signalé dans la capitale provient de la province de Maï-Ndombe. Désormais, l’ensemble du pays vit sous une vigilance accrue.
Devant la presse jeudi aux côtés de son collègue de la Communication et médias, le ministre de la Santé publique, de l’Hygiène et de la Prévoyance sociale, a annoncé une commande urgente des vaccins pour prévenir la propagation de cette maladie virale émergente. Le Dr Roger Kamba a apaisé la population que « toutes les maladies virales guérissent grâce aux anticorps de chacun ». Cependant, il a souligné l’importance d’observer les mesures préventives strictes pour limiter la transmission. Parmi ces mesures, les autorités sanitaires recommandent d’éviter tout contact entre l’homme et les animaux, particulièrement en ne s’approchant pas des animaux morts et en ne consommant pas surtout de la viande boucanée provenant de singes, une pratique pourtant courante dans les zones périphériques des forêts. L’hygiène reste également une priorité. Le gouvernement insiste ainsi sur le lavage régulier des mains.
La propagation du Monkeypox ne se limite pas à Kinshasa. Des foyers de la maladie ont été identifiés dans plusieurs régions du pays, notamment au Nord-Kivu, au Sud-Kivu, à la Tshopo, à l’Équateur, Tshikapa au Kasaï, à la Mongala, et au Sankuru. Depuis le début de l’année, 15 664 cas ont été enregistrés, dont 548 décès, ce qui témoigne de la gravité de la situation.
L’OMS a déclenché son plus haut niveau d’alerte mondiale
Face à cette épidémie, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché son plus haut niveau d’alerte mondiale, qualifiant la situation d’«urgence de santé publique de portée internationale ». Cette décision intervient après la détection d’un nouveau clade de Mpox dans l’est de la République démocratique du Congo, menaçant de se propager rapidement vers les pays voisins.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exprimé ses préoccupations quant à la rapidité de cette propagation, appelant à une réponse internationale coordonnée pour stopper les épidémies et sauver des vies. Le ministre de la Santé, Samuel-Roger Kamba, a confirmé que l’épidémie de Mpox a touché toutes les provinces du pays, martelant sur la nécessité d’une mobilisation nationale et internationale pour contenir la crise sanitaire.
La décision survient après la détection d’un nouveau cas de Mpox dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), avec une propagation rapide vers les pays voisins qui n’avaient jamais enregistré de telles contaminations auparavant. « La détection et la propagation rapide d’un nouveau clade de mpox dans l’est de la RDC, ainsi que son potentiel de diffusion en Afrique et au-delà, sont extrêmement préoccupants », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS. Il a ajouté que la situation requiert une réponse internationale coordonnée pour stopper ces épidémies et sauver des vies.
Lors d’une conférence de presse mercredi, le Dr Tedros a indiqué avoir suivi l’avis du comité d’urgence, qui a estimé que les critères étaient réunis pour déclarer une urgence de santé publique internationale. Les 15 experts ont unanimement jugé la situation critique, notamment en raison de la propagation du clade 1b du virus au Congo-Kinshasa, principalement par des réseaux sexuels, et de sa détection récente dans des pays voisins comme l’Ouganda, le Burundi et le Rwanda.
Cette alerte rappelle celle de 2022, lorsque le Mpox avait émergé dans une centaine de pays. Bien que cette alerte ait été levée l’année suivante, la réémergence d’une souche plus agressive en RDC, où 14 000 cas ont été recensés depuis le début de l’année 2024 (un record depuis l’apparition de la maladie dans les années 1970), justifie une nouvelle mobilisation. Le Nord-Kivu, particulièrement touché en raison des déplacements de populations liés au conflit entre l’armée congolaise et le groupe terroriste M23, est au cœur de cette crise sanitaire. Ainsi, le déclenchement de cette alerte vise à accélérer les recherches et à mobiliser des financements pour contenir l’épidémie. L’opinion démontre le besoin urgent d’une action concertée pour faire face aux différents variants et modes de transmission du mpox en Afrique.
(ouragan.cd)