Le coordonnateur national de l’UCOP+ déplore l’attitude discriminatoire du Gouvernement congolais dans la prise en charge des Personnes vivants avec le VIH (PVVIH/SIDA). Il l’a dit à l’occasion de la journée mondiale contre la « Discrimination », célébrée le 1er mars de chaque année.
D’après Ange Mavula, qui s’exprimait au micro de congocroissance.com, la célébration de la journée du 1er mars offre justement l’opportunité d’interpeller l’Etat congolais et de réfléchir sur le comment consolider la prise en charge des Personnes vivant avec le VIH/SIDA.
« C’est une journée très importante pour nous, d’autant plus que maintenant pour mettre fin au VIH/SIDA tous les partenaires, dont l’ONUSIDA mettent l’accent sur les inégalités. Et l’une des inégalités est justement la discrimination. Cette journée commémorative remet sur la table la question de la discrimination qui limite en fait l’accès aux soins pour le groupe vulnérable dont les personnes vivant avec le VIH », a indiqué Monsieur Ange Mavula.
Et donc pour lui et ses partenaires, toute la réflexion au cours de cette journée va vers le gouvernement, qui est le responsable principal, qui dans la loi portant protection des PVVIH, a la responsabilité d’organiser les services, la responsabilité de pouvoir prendre en charge les PVVIH, mais qui malheureusement ne met pas assez de moyen pour prendre les PVVIH en charge.
« En fait c’est ça la grande discrimination. Je ne vois pas la discrimination au niveau individuel, au niveau communautaire. Nous voyons la discrimination au niveau macro, au niveau stratégique. Si le gouvernement qui est responsable de la prise en charge des patients ne met pas les moyens, mais met les moyens pour autre chose, c’est une discrimination. Nous allons marteler sur ça, parce que nous pensons que le Gouvernement doit prendre ses responsabilités », a déploré cet activiste de la lutte contre le VIH/SIDA en Rdc. C’était avant de souligner ceci : « Si déjà le gouvernement met du paquet et que la prise en charge est bonne, le reste va suivre. On discrimine pourquoi ? On discrimine parce qu’on voit une PVVIH maigrichon, malade, sans emploi (…) En fait tout ça et conséquent de la mauvaise prise en charge par l’Etat ».
La République démocratique du Congo est confrontée à une épidémie persistante d’infection par le VIH. Seuls 27,5% des patients sont éligibles au traitement antirétroviral (Arv) y ont accès, soit environ un quart des 370000 personnes qui vivent avec le VIH, révèle Cordaid, spécialisée dans la prise en charge du VIH/SIDA et de la tuberculose.
Ce qui dénote un manque criant de volonté politique afin de pouvoir changer les choses. A l’instar de plusieurs pays africains, l’Ong Ucop+ juge inadmissible que la l contre le VIH/SIDA soit financé à 90% par l’extérieur.
« Et que le fait le gouvernement » ? C’est cette question qui revient malheureusement sur toutes les lèvres.
« Si le gouvernement commence lui-même par nous discriminer ou à discriminer la maladie VIH en n’apportant pas suffisamment pas de moyens pour lutter, c’est ça la grande discrimination, la discrimination est un traitement différent des autres. On met plus de l’argent pour autre chose et de moins en moins pour le VIH et donc on discrimine même le VIH », conclut Ange Mavula visiblement abattu mais se dit confiant quant à l’avenir.
« Mettre fin aux inégalités liées au VIH/SIDA et s’engager sur la bonne voie pour vaincre le SIDA d’ici 2030 », est la thématique abordée lors de la célébration de la Journée mondiale contre le SIDA (Jms), le 1er décembre dernier, à laquelle la Rdc s’est engagée tout en espérant qu’elle relèvera le défi.