Moins d’une semaine après la prise de la ville par la coalition AFC/M23, Uvira tente de respirer à nouveau. Ce mercredi, 17 décembre 2025, la circulation reprend progressivement, les marchés se rouvrent et les transports s’organisent, signe fragile d’un retour à la normale dans une cité encore marquée par la peur et l’incertitude.

Dès les premières heures de la matinée, les rues d’Uvira ont commencé à s’animer. Des boutiques ont levé leurs rideaux, des étals ont réapparu dans les marchés et quelques commerces ont repris leurs activités. « Nous ouvrons par nécessité, pas par sécurité », confie un commerçant du centre-ville, jetant des regards inquiets autour de lui. Pour beaucoup, cette reprise reste prudente et mesurée.

Les marchés, longtemps silencieux, retrouvent peu à peu leur brouhaha habituel. Les vendeuses de vivres s’installent timidement, tandis que les clients négocient à voix basse. « On revient petit à petit, mais la peur est toujours là », témoigne une marchande de légumes. Malgré tout, la population cherche à renouer avec le quotidien, condition essentielle à la survie de milliers de familles.

Sur le plan de la mobilité, le transport en commun connaît également une normalisation progressive, notamment sur l’axe stratégique Uvira–plaine de la Ruzizi. Les véhicules circulent à nouveau, et le coût du transport a chuté de manière significative, passant de 100 000 à 30 000 francs congolais. « Cette baisse nous soulage, car on ne pouvait plus se déplacer », se réjouit un passager rencontré à un arrêt de fortune.

Cependant, cette reprise reste incomplète. Les banques demeurent fermées, tout comme les universités et les écoles, laissant étudiants et parents dans l’incertitude. « Nos enfants sont à la maison, sans savoir quand les cours reprendront », regrette un parent d’élève. L’absence de services financiers complique également la vie des ménages et des opérateurs économiques.

Dans cette ville meurtrie par les récents événements, le retour des activités socio-économiques apparaît comme un signe d’espoir, mais aussi de fragilité. « Uvira est debout, mais pas encore guérie », résume un notable local. Entre prudence et résilience, la population avance à pas comptés, espérant que ce frémissement de vie annonce enfin une stabilité durable au Sud-Kivu.

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