Cinq mois après la fermeture des banques à Goma et Bukavu, la vie économique est à l’arrêt. Les commerces sont paralysés, les entrepreneurs en faillite et les ménages privés de liquidités. Sans accès à l’épargne, même les dépenses de base deviennent impossibles.

Le marché local est dominé par la spéculation, avec des prix qui doublent voire triplent pour les produits de première nécessité.

« Je ne sais plus comment nourrir ma famille », confie Josephine Byamungu, vendeuse au marché de Nyawera.

Les petits commerçants, autrefois soutenus par des microcrédits, se retrouvent sans capitaux pour se réapprovisionner. Les banques fermées ont gelé tout un pan de l’économie informelle, moteur vital de ces villes.

Pour les économistes, la situation est dramatique. « Sans système bancaire, il est impossible d’assurer la circulation de la monnaie, l’investissement et la consommation », explique Me André Katunga, économiste à Bukavu. La rareté des liquidités alimente une inflation incontrôlable et appauvrit davantage la population.

La société civile s’inquiète de cette descente aux enfers économiques. Le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu dénonce « un abandon pur et simple des populations par l’État congolais ».

Face à la crise, aucune mesure concrète n’a été prise pour rétablir un minimum d’activités financières.

Beaucoup craignent que cette paralysie économique ne devienne un terrain fertile pour l’insécurité.

Des jeunes sans ressources ni espoir risquent de grossir les rangs des groupes armés qui pullulent déjà dans la région.

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