A Bukavu, chef lieu de la province du Sud Kivu, les frais illégaux sur les retraits mobile money provoquent indignation et inquiétude.

La population dénonce des prélèvements qui asphyxient économiquement les ménages et menacent la stabilité locale. « C’est comme si on nous volait à chaque retrait », s’indigne Mme Nyembo, commerçante au marché central. « Pour un petit montant, je perds presque un dixième, c’est impossible à gérer », ajoute-t-elle.

Les habitants de Bukavu observent avec effroi une multiplication des cas de double taxation sur les retraits mobile money. Les victimes rapportent des frais supplémentaires qui dépassent de loin les commissions légales prévues par les réseaux télécoms. « Les opérateurs prétendent appliquer des frais réglementaires, mais en réalité, nous payons deux fois plus », témoigne M. Kalenga, retraité. « Nos économies fondent à vue d’œil », déplore-t-il.

Ces frais, pouvant atteindre 10 % du montant retiré, sont perçus comme une extorsion pure et simple. Les retraits en dollars, en particulier, subissent des surtaxes illégales, transformant ces services financiers en véritables pièges pour les consommateurs. « Je n’ose plus retirer mes sous, explique Mme Bisoka, mère de famille. Même pour payer les courses, je perds trop. »

Selon un expert en finances numériques, cette situation est alarmante : « Quand la population perd confiance dans les services financiers mobiles, cela impacte directement l’économie locale et le commerce de proximité », avertit M. Mukeba, consultant en économie digitale. D’autres analystes ajoutent que la prolifération de ces pratiques pourrait fragiliser tout le système financier de la région. « Si les gens évitent les retraits mobiles, le marché informel et les petits commerces vont souffrir », souligne Mme Luhata, économiste.

Face à cette escalade, la population exige que les autorités monétaires et régulateurs télécoms enquêtent et sanctionnent fermement les responsables. Les habitants réclament également des mesures de prévention pour éviter que ces abus ne se répètent. « Nous demandons une transparence totale et des comptes rendus publics », insiste M. Ntumba, président d’une association de consommateurs.

La pression citoyenne s’intensifie : les habitants préviennent que si aucune action n’est entreprise dans les jours à venir, ils organiseront des manifestations et des actions collectives pour obtenir la fin immédiate de ces pratiques abusives. « Nous n’accepterons plus ces frais illégaux », avertit Mme Kavira, membre d’un collectif de jeunes. « Chaque jour où rien n’est fait, c’est notre argent qui disparaît ».

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