Dans le territoire de Kabare, au Sud-Kivu, la société civile appelle les habitants à redonner priorité à l’agriculture, seule véritable garantie de sécurité alimentaire dans un contexte marqué par la faim et l’insécurité.
Me Barthelemy Mwambusa, figure de la société civile locale, déplore l’abandon progressif des activités agricoles au profit de la ruée vers les minerais, particulièrement dans le carré minier de Lomera à Luhihi. Selon lui, cette situation accentue la vulnérabilité des communautés face à la famine, aggravée par les conflits qui perturbent la vie quotidienne et limitent l’accès aux champs.
À l’approche de la saison culturale A, prévue en septembre, Me Mwambusa insiste sur l’urgence de redynamiser les activités agricoles. Il rappelle que la terre demeure une ressource accessible et durable, contrairement aux revenus précaires et instables issus de l’exploitation minière artisanale. Pour les habitants, se tourner à nouveau vers l’agriculture, même dans un climat de tensions, représente non seulement un acte de résilience, mais aussi une stratégie pour subvenir aux besoins des familles et réduire la dépendance aux marchés extérieurs, souvent affectés par la crise sécuritaire.
Face à cette réalité, la société civile plaide pour un soutien accru des autorités et des partenaires au développement en faveur des agriculteurs locaux. Le renforcement des coopératives, l’accès aux semences et aux outils, ainsi que la sensibilisation des jeunes aux métiers agricoles, sont autant de leviers pour inverser la tendance. L’agriculture, plus qu’un simple moyen de subsistance, est aujourd’hui perçue comme une arme pacifique contre la pauvreté et la faim, offrant aux habitants de Kabare une lueur d’espoir dans un environnement instable.