Les affrontements entre le groupe armé Alliance Fleuve Congo (AFC)/M23 et les combattants des Wazalendo CMC ont contraint plus de 10 000 personnes à se réfugier en août dans la ville de Mweso, au Nord-Kivu.

Médecins Sans Frontières (MSF) a lancé une intervention d’urgence pour répondre aux besoins humanitaires de cette population, dont la plupart ont depuis été contraints de fuir à nouveau la zone en raison des menaces de violence persistantes.

« Mes neuf enfants et moi sommes réfugiés ici et confrontés à la faim. Je ne peux plus accéder aux champs sans être harcelé par les hommes en armes. Beaucoup passent des nuits sans manger. Depuis notre arrivée, aucune aide alimentaire ne nous a été distribuée », témoigne Emmanuel.

Il faisait partie des milliers de personnes qui avaient fui vers la ville depuis le début du mois, dans le but d’échapper aux violences qui faisaient rage dans les environs.

Beaucoup sont arrivés à Mweso les mains vides. Certains ont trouvé refuge auprès de familles d’accueil, tandis que la majorité s’est abritée dans des sites « collectifs ». D’autres dormaient dehors. Tous ont eu un accès limité à l’eau, aux latrines, aux douches, à la nourriture et à l’aide médicale.

Une réponse humanitaire coordonnée et rapide est nécessaire de toute urgence. Mweso illustre la nécessité de renforcer davantage le mécanisme d’urgence actuellement en place dans l’est de la RDC afin de répondre aux besoins liés aux mouvements de population.

MSF a lancé une intervention d’urgence, déployant deux cliniques mobiles qui ont traité 858 patients entre le 7 et le 22 août. La plupart des patients souffraient de paludisme, d’infections respiratoires et de maladies diarrhéiques. Un dépistage de la malnutrition chez 182 enfants a révélé que 34% d’entre eux souffraient de malnutrition aiguë modérée.

« De nombreux facteurs peuvent expliquer les niveaux élevés de malnutrition ici, notamment l’instabilité généralisée qui a empêché les populations civiles, en particulier les personnes déplacées, d’accéder à leurs champs », a déclaré Boni Amian, coordinateur de projet MSF à Mweso.

Pour lutter contre les risques croissants de maladies diarrhéiques telles que le choléra, MSF a lancé une campagne sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène (WASH), en installant de grands réservoirs d’eau, 24 douches et 15 latrines, ainsi qu’un réservoir de 15 000 litres. Des kits de nettoyage ont également été distribués afin de maintenir l’hygiène dans les sites collectifs.

Malgré les efforts de MSF, la situation de cette population déplacée s’est depuis aggravée. La majorité de ceux qui avaient fui vers Mweso ont été contraints de partir à nouveau le 28 août. Ceux qui sont restés ont reçu un ultimatum leur donnant jusqu’au 30 août pour quitter la zone.

Malgré la présence d’acteurs humanitaires dans la région, la réponse était insuffisante, en particulier en termes d’aide alimentaire.

« Il est encore trop tôt pour connaître le sort réservé à cette population. Mais nous pouvons être certains que, sans accès aux infrastructures WASH, elle était exposée à un risque accru de maladies. Une réponse humanitaire coordonnée et rapide est nécessaire de toute urgence. Mweso illustre la nécessité de renforcer davantage le mécanisme d’urgence actuellement en place dans l’est de la RDC afin de répondre aux besoins liés aux mouvements de population » conclut Alec Kelly, chef adjoint des programmes de MSF au Nord-Kivu.

MSF est une organisation humanitaire médicale internationale indépendante qui apporte une aide d’urgence aux populations vivant dans des zones de crise. Elle est présente à Mweso depuis 2007.

Share.
Leave A Reply

Exit mobile version