L’afflux de plus de 500 nouvelles familles déplacées à Lemera, dans le territoire de Kalehe, plonge cette aire de santé dans une crise humanitaire sans précédent. Les habitants, déjà fragilisés par les précédents affrontements, peinent à faire face.
Depuis février 2025, Lemera abrite déjà près de 1 000 déplacés ayant fui les violences récurrentes. L’arrivée récente des victimes des combats du 10 octobre entre Wazalendo et M23 a empiré la situation. Les écoles sont transformées en abris, et les centres de santé débordent de patients.
Dans le sous-village de Mudusa, les enfants se bousculent autour des points d’eau rares. « Nous n’avons plus de place dans nos maisons, mais nous ne pouvons pas les laisser dehors », explique Solange Kasindi, habitante de Cizege. Elle héberge trois familles, partageant le peu qu’elle possède. Cette solidarité locale reste pourtant insuffisante face à l’ampleur de la crise.
Les humanitaires alertent sur les risques sanitaires. « L’absence d’eau potable et d’assainissement pourrait provoquer des épidémies », prévient le médecin chef de zone de Lemera. Des cas de diarrhée aiguë et d’infections respiratoires sont déjà signalés dans plusieurs sites.
Ombeni Bugoma, du CODESA, appelle à une mobilisation urgente. « Nous lançons un cri du cœur au gouvernement et aux ONG internationales. Ces familles ont besoin d’aide alimentaire, médicale et psychologique », insiste-t-il. Pour lui, seule une intervention rapide peut éviter une tragédie humanitaire annoncée.


