L’année 2025 a été sombre pour la République démocratique du Congo, qui selon les dernières statistique du Programme commun des Nations unies contre le VIH/SIDA (ONUSIDA), 26. 000 personnes ont été nouvellement infectées et 12 000 autres sont décédées.
D’après la Directrice Pays de l’ONUSIDA, 26 000 personnes ont été nouvellement infectées et 12 000 sont décédées cette année seulement, mais si « nous remontons à 1990, la Rdc a perdu près de 1.500 000 personnes du fait du SIDA. Parmi elles, nos proches bien-aimés : conjoints, enfants, parents ; mais aussi nos collègues, voisins et amis – des amis qui sont devenus famille ».
« Cette année nous a donc douloureusement rappelé l’urgence de garantir la continuité du traitement. Aujourd’hui, alors que de multiples programmes font face à de graves pénuries de financement pour les activités critiques, les ressources humaines et les intrants, nous nous joignons au reste du monde pour élever nos voix dans le plaidoyer. Le sida n’est pas terminé, loin de là, et nous devons rester concentrés pour sauver des vies, des familles et protéger la dignité », a indiqué la Directrice Pays de l’ONUSIDA, Madame Susan Kasedde, lors de la célébration de la 37è édition de la Journée mondiale de la lutte contre le SIDA (Jms).
« Une riposte équitable pour une RDC sans VIH/Sida d’ici à 2030 ». C’est le thème national. Il oblige un accès équitable aux services de prévention, de dépistage, de soins et de soutien, et cela pour tout le monde. Personne ne doit être mis de côté.
L’apport important de la société civile
Avec des mots bien trouvés, la Directrice Pays de l’ONUSIDA a reconnu le travail important de la société civile, qui malgré les perturbations financières au niveau international, mais aussi et surtout la situation d’insécurité que vit la Rdc, continue de servir avec un profond sens d’humanité, de passion et d’engagement.
Elle a félicité les nobles réalisations de l’Alliance nationale des Organisations de la Société civile engagées dans la Riposte Multisectorielle au VIH/SIDA (ANORS), qui allait de porte en porte dans chaque communauté pour la récolte des données, qui permettent aujourd’hui d’éclairer les décisions et d’améliorer les services.
Louant l’engagement du Chef de l’Etat congolais par le lancement de l’Initiative présidentielle pour accélérer l’élimination du VIH/SIDA chez les enfants, Susan Kasedde estime que le pays devrait s’appuyer sur cette volonté politique pour « dépister les femmes enceintes lors de la Cpn ». Ce qui permettra de prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant et offrir le traitement aux femmes non encore sous traitement.
D’une certaine manière, préconise-t-elle: « Il faut une volonté, un meilleur suivi et l’attention à la qualité », avant de reconnaitre et saluer le fait que » la riposte au VIH en Rdc a construit l’un des partenariats les plus larges pour lutter contre cette menace de santé publique ». Ce partenariat, souligne-t-elle, est inestimable.
Six actions pour ce grand partenariat
Au regard du contexte mondial actuel, il est difficile si pas impossible, de faire route seul dans la lutte contre cette pandémie, dont plus 80 % des financements viennent de l’extérieur. Le pays est trop dépendant. Le Gouvernement, le premier responsable dans cette riposte, devra penser à corriger cette tendance et à l’orienter vers une autre forme de partenariat. Miser sur les fonds domestiques, c’est l’une des pistes durables qu’il faudra actuellement capitaliser.
Consciente du problème, la Directrice Pays de l’ONUSIDA propose six actions pour ce grand partenariat afin de soutenir les efforts au niveau national. Il s’agit: De plaider pour un financement adéquat de la riposte au VIH. Parce que, rappelle-t-elle ; « Le SIDA n’est pas terminé et des centaines de milliers de vies dans les familles dépendent d’un accès continu à la prévention, au traitement et au soutien pour rester en sécurité, en vie ».
De plaider pour une augmentation du financement domestique de la riposte par le gouvernement et le secteur privé. C’est la seule option de financement durable pour protéger les vies en Rdc.
Aussi, de plaider pour une utilisation efficiente et efficace du financement mobilisé pour la riposte au VIH afin que chaque contribution, précieuse et durement obtenue, aide la Rdc à atteindre les personnes ayant les besoins les plus importants.
D’investir dans le renforcement des systèmes communautaires, des systèmes de santé, des systèmes de protection, des programmes éducatifs et des opportunités d’apprentissage qui soutiennent les interventions et les efforts essentielles de prévention, de traitement et de soins du VIH, intégrées dans une prestation durable et ayant un impact réel.
Dans cet ordre d’idées, elle propose de financer le travail vital des acteurs communautaires qui veillent à ce que les personnes dans le besoin soient suivies de manière constante.
Enfin, la Directrice Pays, promue au niveau régional, a recommandé un investissement continuel dans l’amélioration des données et de la qualité des services afin que « chaque décision soit mieux éclairée et que chaque contact avec les services, au sein de ce large partenariat multisectoriel, soit un contact qui assure la dignité et protège efficacement les vies et l’espoir ».
« Le sida n’est pas terminé, mais nous savons quoi faire et nous avons les partenariats nécessaires pour accomplir ce travail. Restons sur la bonne voie et nous allons gagner ensemble cette bataille », a conclu Susan Kasedde, visiblement confiante quant à l’avenir.



