25 ans après, les jours sont toujours sombres pour les victimes de six jours de guerre ayant opposé les deux armées ougandaise et rwandaise, en plein centre-ville de Kisangani dans la province de la Tshopo à l’est de la République démocratique du Congo. Ainsi, à travers une série d’activités lancées depuis le jeudi, 05 juin 2025, elles ne réclament que justice et réparation.
C’est encore un autre élan, qui est pris par les acteurs de « Okumbusho », de « Ajddh », et de « Con », des structures de la société civile, avec l’appui de l’Amnesty International, pour lancer une série d’activités qui va s’étendre pendant six jours, avec le seul objectif d’obtenir justice et réparation pour toutes les victimes, qui malheureusement continuent de souffrir.
« 25 ans, il n’y a toujours pas une justice effective et une réparation après toutes les atrocités que nous avons subies. C’est comme cela que nous avons prévu une série d’activités et nous avons commencé aujourd’hui notamment commencé par une messe à laquelle près d’une centaine de personnes ont pris part… », a déclaré en substance, le coordonnateur de l’Ong « Okumbusho », Monsieur Blaise Mondula.
En lançant cette série d’activités, a-t-il précisé; « nous réclamons la justice pour que le Rwanda dédommage les victimes comme l’Ouganda l’a fait. Aussi, nous ne voulons plus que ces atrocités se reproduisent ici ».
Après la messe, les membres de ces Ong, aux quels s’étaient joints plusieurs acteurs de la justice et des droits de l’homme mais aussi des victimes, ont fait des recommandations dont notamment au chef de l’Etat congolais de peser de tout de son poids pour la mise en place d’un tribunal international afin de rendre justice sur ces atrocités. La société civile estime l’élection de la Rdc comme membre non permanent du Conseil des Nations unies, est une belle occasion pour le Gouvernement congolais de hausser le ton pour la mise de ce tribunal.

De toutes les guerres, celle de six jours a été la plus cruelle à Kisangani
De toutes les guerres survenues dans la ville martyre de Kisangani, la plus cruelle est celle de six jours malheureusement survenues entre les deux armées étrangères. C’est ce qu’a déclaré une des victimes aussi témoin oculaire de ces tristes évènements.
« Je suis témoin de cette guerre de six jours, déroulée ici à Kisangani. J’ai vécu toutes les guerres, qui se sont passées ici dans la ville de Kisangani mais la plus atroce et cruelle, c’est celle de six jours entre les armées ougandaise et rwandaise. C’était horrible. Nous continuons de réclamer que la justice soit faite, parce que jusque-là, la justice internationale n’a condamné que l’Ouganda alors que les affrontements étaient entre les deux pays. L’Ouganda a payé ce qui lui a été imposé. Nous voudrons aussi voir le Rwanda être condamné et payer comme l’Ougandais l’a fait afin que les mémoires de toutes ces victimes soient honorées », a fait avoir la Coordinatrice provinciale de la Comité national des Droits de l’homme (Cndh), Madame Claudine Bela.
S’agissant de la réparation, le Cndh appelle de tous ses vœux, à une réparation qui tiendra compte des catégories des victimes. Parce que, a dit sa coordinatrice provinciale, toutes les victimes n’avaient pas subi les mêmes préjudices. C’est ici que le Gouvernement congolais doit avec beaucoup de courage s’assumer réellement en prenant en charge cette question existentielle pour ces Cognolais, dont le passé est toujours sombre et les souvenirs lourds.
Selon l’agenda arrêté par la société civile de la ville de Kisangani, la journée vendredi a été trés émouvante en témoignages des victimes de ces affrontements survenus entre les deux armées, ougandaise et rwandaise en date du 05 au 10 juin 2000, avec environs plus de 1 000 morts et au moins 3 000 blessés.