Depuis plusieurs mois, les rues de Bukavu connaissent une recrudescence d’enfants déplacés, victimes collatérales de la guerre opposant le M23 aux FARDC dans l’Est de la RDC.
Fuyant les violences dans le Nord-Kivu, ces enfants arrivent dans la ville sans accompagnement, sans abri et sans ressources. Ils se retrouvent contraints à la mendicité pour survivre.
Dans les quartiers comme Nyawera, Essence ou encore la place de l’Indépendance, des dizaines d’enfants tendent la main aux passants, espérant une pièce ou un morceau de pain. Ils dorment à même le sol, souvent exposés aux intempéries et aux dangers de la rue. Leur âge varie entre 5 et 15 ans, certains voyageant seuls, d’autres accompagnés de parents également démunis.
Les autorités locales reconnaissent l’ampleur du phénomène mais peinent à y apporter une réponse concrète. Le chef de quartier Ndendere affirme que des réunions ont été tenues pour envisager des actions humanitaires, mais le manque de moyens limite les interventions. « Nous sommes dépassés par le nombre croissant des déplacés », confie-t-il.
Des ONG comme Caritas, SOS Village d’Enfants ou l’UNICEF tirent la sonnette d’alarme.
Elles multiplient les appels à la solidarité et sollicitent l’aide des bailleurs pour venir en aide à ces mineurs vulnérables. Certaines initiatives locales proposent des repas gratuits ou des hébergements temporaires.
Cependant, sans une solution durable au conflit et sans une mobilisation des institutions nationales, ces enfants risquent de s’enliser dans un cercle vicieux de misère, de délinquance ou d’exploitation. La mendicité est, pour l’instant, leur seul moyen de survie.