Le lancement de la saison culturale A dans la province du Sud-Kivu, prévu pour septembre 2025, semble désormais plonger dans l’incertitude la plus totale.
Les affrontements incessants entre le groupe armé M23 et les Wazalendo perturbent gravement la vie quotidienne des agriculteurs, qui voient leurs terres menacées. Dans plusieurs villages, des champs jadis florissants se transforment en véritables bastions pour ces factions, rendant l’accès à la terre non seulement compliqué, mais hautement risqué. Les agriculteurs, déjà fragilisés par des conditions climatiques difficiles et un manque d’infrastructures, se retrouvent désormais confrontés à une violence implacable qui menace non seulement leur activité, mais aussi leur survie.
Les conséquences de cette situation alarmante sont profondes et préoccupantes. Posséder les outils de base tels qu’une houe, une hache ou une machette devient un acte de défi de plus en plus périlleux ; ces objets, essentiels à la culture, suscitent désormais la méfiance et le danger d’une suspicion d’appartenance à l’une des factions armées. Cette réalité entraîne des risques mortels, notamment des enlèvements et des exécutions sommaires qui ébranlent non seulement le moral des agriculteurs, mais également celui de toute une communauté. En conséquence, nombreux sont ceux qui choisissent de fuir leurs terres, abandonnant leurs récoltes et leurs familles dans un climat de terreur prégnante.
Dans ce contexte dramatique, le témoignage d’un agriculteur, qui préfère demeurer dans l’ombre pour garantir sa sécurité, dépeint la profondeur de ce désespoir. Ses mots résonnent comme un cri du cœur : « Nous avons perdu plus qu’une saison, nous avons perdu notre dignité et notre volonté de nourrir nos familles. La peur nous paralyse ». La population, qui avait un espoir palpable de succès pour la saison culturale à venir, se retrouve ainsi à naviguer entre désespoir et résilience, alors que la promesse d’un avenir agraire prospère s’évanouit progressivement dans les brumes des conflits violents. La communauté internationale devra réagir pour soutenir cette région en proie à l’insécurité et à l’instabilité, afin de restaurer un semblant de paix et aux limites de la survie dans le Sud-Kivu.