Dans plusieurs zones accueillant des déplacés, la rentrée scolaire s’est déroulée dans des conditions particulièrement difficiles.
Fuyant les affrontements dans leurs villages d’origine, de nombreux enfants ont dû intégrer des écoles dépourvues d’infrastructures adéquates. À Kabare et à Kalehe, les plus touchés, les cours se tiennent souvent en plein air, et les élèves suivent les leçons assis à même le sol, faute de bancs ou de pupitres.
À l’école primaire Makutano, située dans la sous-division éducationnelle Kalehe 2, l’improvisation est devenue la règle. Faute de mobilier scolaire, certains enfants utilisent des morceaux de bois en guise de bancs, tandis que les enseignants dispensent les leçons avec des moyens rudimentaires. Cette situation illustre l’ampleur des besoins urgents en matériel éducatif dans ces zones fragilisées par les déplacements massifs.
Les acteurs éducatifs s’inquiètent des conséquences d’un tel contexte sur la qualité de l’apprentissage. L’absence de fournitures scolaires, le manque d’abris pour les classes et la surcharge des effectifs risquent de compromettre sérieusement le droit à l’éducation de milliers d’enfants déjà traumatisés par les violences. Pour beaucoup, les conditions actuelles ne permettent pas un suivi pédagogique normal.
Face à cette réalité, des voix s’élèvent pour demander une réponse rapide. L’activiste des droits humains Bienfait appelle à un soutien en fournitures scolaires, à l’appui psychologique pour les enfants affectés et à la réhabilitation des infrastructures scolaires endommagées. Selon lui, seule une mobilisation urgente des autorités et des partenaires humanitaires peut éviter que ces élèves déplacés ne soient durablement privés d’une éducation digne.