Le Programme commun des Nations unies contre le VIH/SIDA (ONUSIDA) salue vivement l’annonce de deux nouveaux accords visant à accélérer les progrès dans la lutte contre les nouvelles infections à VIH.
Selon les estimations de l’ONUSIDA,1,3 million de personnes ont été infectées par le VIH en 2024, un chiffre bien supérieur à l’objectif de 370 000 d’ici 2025. Le lénacapavir, produit par la société américaine Gilead, est un nouveau médicament révolutionnaire qui prévient l’infection à VIH grâce à des injections seulement deux fois par an.
Aux États-Unis, le prix actuel du lénacapavir pour le traitement du VIH est de 28 000 dollars par personne et par an. Ces nouveaux accords, conclus avec des fabricants de génériques, permettraient de réduire le coût de la prévention du VIH à seulement 40 dollars par personne et par an.
« Il s’agit d’un tournant décisif. Un prix de 40 dollars par personne et par an représente un bond en avant qui permettra de libérer le potentiel révolutionnaire des médicaments anti-VIH à action prolongée », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA dans un communiqué de presse, parvenu il y a peu à congocroissance.com
Les accords ont été annoncés aujourd’hui lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. UNITAID, la Clinton Health Access Initiative (CHAI) et Wits RHI apportent un soutien financier, technique et réglementaire au fabricant indien de génériques Dr Reddy’s Labotories, permettant ainsi de réduire le coût annuel des injections à seulement 40 dollars américains. La dose orale initiale requise en complément des premières injections ne coûtera pas plus de 17 dollars américains, conformément à l’accord.
La Fondation Gates soutiendra le fabricant indien de médicaments génériques Hetero Drugs avec un financement initial et des garanties de volume pour assurer un coût d’environ 40 USD par patient et par an après le court traitement oral de prétraitement.
Les nouveaux médicaments à action prolongée faciliteront la prévention du VIH et la rendront plus accessible aux personnes les plus démunies. Le lénacapavir viendra compléter l’éventail des options de prévention du VIH actuellement disponibles, notamment les préservatifs, les anneaux vaginaux et les pilules de prévention quotidienne.
OBJECTIF 2 Les résultats de l’essai publiés dans le New England Journal of Medicine ont révélé que le lénacapavir était efficace entre 96 % et 100 % dans la prévention des nouvelles infections par le VIH.
Selon une étude publiée dans The Lancet HIV plus tôt cette année, les experts estiment qu’en cas d’achat à grande échelle, le coût du lénacapavir générique pourrait varier entre 35 et 46 dollars par an et par personne. Ce prix pourrait chuter à 25 dollars en cas de forte demande, rendant ainsi le médicament abordable même pour les pays à faible revenu.
Depuis la fin des études, l’ONUSIDA plaide pour que les médicaments à action prolongée soient abordables et accessibles aux personnes qui en ont le plus besoin. L’ONUSIDA estime que si 20 millions de personnes les plus démunies, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les jeunes femmes et les adolescentes d’Afrique subsaharienne, y avaient accès, cela pourrait réduire considérablement les nouvelles infections et faire progresser significativement la lutte contre le sida d’ici 2030.
« UNITAID, Gates, CHAI, Witts RHI, Reddy et Hetero ont démontré aujourd’hui ce qu’il est possible de réaliser lorsque les entreprises accordent la priorité à un accès équitable aux médicaments vitaux. Gilead doit maintenant se montrer à la hauteur de cette ambition en réduisant le prix du lénacapavir, en faisant preuve d’une transparence totale sur les coûts et les prix, en étendant l’autorisation de mise sur le marché de ses génériques à tous les pays à revenu faible et intermédiaire, et en permettant à davantage de personnes dans les pays en développement d’accéder rapidement à ces médicaments vitaux », a déclaré Mme Byanyima.