La Fondation « Une Santé Durable pour Tous » a ouvert le lundi 3 novembre dernier à Lyon en France, son Forum dénommé OSH By All Lyon 2025, sur le thème « TOGETHER FOR A HEALTHY PLANET & HEALTHY LIFE ! ». Un thème qui a suscité des discussions autour de l’approche « One Health », qui relie la santé humaine, animale et environnementale. Ce forum, porté par une délégation africaine dirigée par Galien Africa, a été un moment fort pour échanger sur des solutions globales aux enjeux de santé publique.
Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), représenté par M. Boubacar Sow, Directeur du partenariat, a pris part activement à la table ronde consacrée à la conception des politiques publiques « One Health ».
Dans son intervention, Boubacar Sow, a mis en lumière le rôle stratégique des médias africains dans la vulgarisation et l’appropriation de cette approche interconnectée. En effet, selon lui, les médias ont un rôle clé à jouer pour relier les sphères scientifiques, politiques et communautaires, et ainsi rendre accessibles des enjeux complexes comme la santé, l’environnement et la santé animale.
Le directeur du partenariat du REMAPSEN, a développé dans sa prise de parole que les médias africains sont souvent le lien essentiel entre les experts et les populations. À travers leur capacité à rendre compréhensibles des problématiques complexes, les journalistes jouent un rôle crucial dans l’information des citoyens.
A cet effet, Boubacar Sow a montré à l’assistance de Lyon, que le REMAPSEN se positionne comme un acteur de la transformation, en mobilisant un réseau panafricain de journalistes formés pour traiter ces enjeux de manière interconnectée. Pour l’organisation, il est primordial de renforcer les capacités des médias africains, afin qu’ils puissent non seulement rendre compte de l’actualité sanitaire, mais aussi sensibiliser les communautés sur des questions fondamentales liées à la santé humaine, animale et environnementale.
Dans son intervention, le représentant du REMPASEN a insisté sur la nécessité de créer des partenariats solides avec les institutions de santé publique et environnementale. Ces partenariats sont essentiels, selon lui, pour garantir une couverture continue et locale des enjeux de « One Health ». En outre, l’organisation plaide pour la production de contenus dans les langues nationales. Cela permettrait d’assurer une meilleure appropriation par les communautés, notamment celles vivant dans les zones rurales, souvent les plus exposées aux risques sanitaires.
Cependant, plusieurs failles majeures dans la communication autour des politiques publiques « One Health » en Afrique ont été soulignées. Tout d’abord, « la communication reste souvent trop institutionnelle et verticale. Les messages sont souvent créés par des experts et destinés à un public d’experts, ce qui les rend difficilement accessibles aux populations. Ce manque de vulgarisation empêche une bonne compréhension des enjeux », a dénoncé Boubacar Sow.
En parallèle, « l’implication des médias locaux et communautaires, a-t-il poursuivi, reste insuffisante. Ceux-ci ne sont pas toujours intégrés dans les stratégies nationales et manquent des outils nécessaires pour traiter ces enjeux de manière régulière et cohérente. » De plus, la séparation des secteurs – santé humaine, santé animale et environnement – freine la mise en place de messages cohérents et efficaces a estimé le directeur du partenariat du REMAPSEN.
Il a aussi pointé du doigt, la communication autour de l’approche « One Health ». Selon lui, elle est marquée par « un déficit de contenu dans les langues locales. » Or, sans « une telle adaptation, pense Boubacar Sow, l’appropriation par les communautés reste limitée, en particulier dans les zones rurales. Les messages sont souvent trop sporadiques et réactifs, n’apparaissant que lors de crises, ce qui nuit à la continuité de la sensibilisation». Enfin, le panéliste a fait remarquer que « les canaux numériques modernes, comme les réseaux sociaux et les plateformes mobiles, restent sous-exploités, malgré leur potentiel énorme pour atteindre un large public de manière rapide et efficace».
C’est pourquoi a-t-il proposé, le REMAPSEN plaide donc pour une communication plus inclusive et décentralisée. Selon lui, l’approche « One Health » ne pourra réussir en Afrique que « si tous les acteurs, y compris les médias, travaillent ensemble de manière cohérente et continue. Il est essentiel que les médias deviennent des partenaires à part entière dans la mise en œuvre des stratégies « One Health », en collaborant activement à la sensibilisation des populations et en diffusant des informations adaptées et accessibles».


