En seulement trois jours, près d’une centaine de civils grièvement blessés par armes ont été admis à l’Hôpital général de référence d’Uvira, au Sud-Kivu.
Une situation alarmante qui illustre la gravité de la crise humanitaire en cours, malgré l’appui du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), et relance l’appel pressant à la protection des populations civiles.Au cours des 72 dernières heures, l’Hôpital général de référence d’Uvira s’est transformé en véritable champ de bataille médical. Couloirs bondés, salles d’urgence saturées, personnel épuisé : près d’une centaine de blessés par armes y ont été pris en charge, selon des chiffres confirmés par le CICR. « Nous recevons des patients dans un état critique, parfois sans aucune possibilité d’attente », confie un infirmier sous couvert d’anonymat. « Chaque minute compte, mais nous manquons de tout », ajoute-t-il, la voix tremblante.
Face à cet afflux dramatique, le CICR a renforcé son soutien à la structure hospitalière, notamment en médicaments, matériel chirurgical et appui technique. « La situation humanitaire reste extrêmement préoccupante », alerte Jibril Mamadou Diallo, chef du bureau du CICR à Uvira. « Nos équipes travaillent jour et nuit pour sauver des vies, mais l’intensité des violences met à rude épreuve les capacités de réponse médicale », prévient-il, évoquant une pression constante sur le système de santé local.
Dans les salles de soins, les témoignages des victimes donnent froid dans le dos. Allongé sur un brancard, un jeune homme blessé par balle murmure : « Je ne sais même pas pourquoi on nous tire dessus. Nous ne sommes que des civils ». À quelques mètres, une mère en larmes supplie les soignants : « Sauvez mon enfant, je vous en prie, il n’a rien fait ». Ces scènes, devenues quasi quotidiennes, traduisent l’ampleur de la souffrance humaine à Uvira.
Face à cette spirale de violence, le CICR lance un appel ferme à toutes les parties impliquées dans le conflit. « Les civils et les infrastructures essentielles, notamment les hôpitaux, doivent être protégés en toutes circonstances », insiste Jibril Mamadou Diallo. Un message relayé par la société civile locale, qui redoute une aggravation de la crise. « Si les combats continuent, nous allons droit vers une catastrophe humanitaire majeure », avertit un acteur communautaire, appelant à une action urgente pour épargner des vies innocentes.


