Dans la province du Sud-Kivu, de nombreuses femmes choisissent d’accoucher à domicile, motivées par la peur de ne pas pouvoir se déplacer en toute sécurité vers un hôpital durant les heures du crépuscule.
Cette réalité met en avant une problématique majeure de santé publique, où l’insécurité et l’accessibilité aux soins sont des facteurs cruciaux. Les infrastructures routières souvent impraticables, combinées à l’insécurité ambiante, dissuadent des milliers de femmes de se rendre dans des établissements médicaux, rendant l’accouchement à domicile parfois inévitable. Pourtant, cette décision est loin d’être sans conséquences, tant pour les mères que pour leurs nouveau-nés.
L’incidence inquiétante de cette tendance se reflète dans l’augmentation du taux de mortalité infantile, ainsi que dans les complications auxquelles les femmes sont exposées lors de l’accouchement. Les témoignages recueillis par l’association des sage-femmes, notamment ceux du vice-président Nestor Bafunibaka, mettent en exergue la situation désespérée de nombreuses familles. En effet, chaque jour, une dizaine de femmes nécessitent des soins médicaux d’urgence dans des structures sanitaires de la région, illustrant l’impact direct de ce phénomène sur la santé maternelle et infantile. L’absence de surveillance médicale adéquate lors des naissances à domicile entraîne des détresses qui pourraient être évitées, rendant impératif le débat sur les solutions à mettre en œuvre.
Pour contrer cette problématique, il est essentiel d’instaurer des campagnes de sensibilisation visant à éduquer les femmes sur les risques associés à l’accouchement à domicile ainsi que sur l’importance de la disponibilité des soins obstétriques. Parallèlement, un renforcement des infrastructures de transport et une amélioration de la sécurité routière pourraient faciliter l’accès aux soins médicaux durant les heures critiques.
Le Sud-Kivu mérite une attention accrue pour garantir la santé et le bien-être de ses femmes et de ses enfants. Un engagement collectif, alliant les efforts des acteurs locaux, des ONG et des autorités sanitaires, est crucial pour inverser cette tendance inquiétante et faire en sorte que chaque naissance soit célébrée dans un cadre sûr et adapté.
Eugide Abalawi.