À deux semaines de la rentrée scolaire 2025-2026 prévue le 1er septembre, l’ambiance dans les marchés de Bukavu reste morose.
Contrairement aux années précédentes où les boutiques regorgeaient de parents pressés d’acheter cahiers, uniformes et stylos, les allées des marchés sont clairsemées. Les vendeurs de fournitures scolaires tirent la sonnette d’alarme, redoutant une saison commerciale en dessous de leurs attentes.
Pourtant, les prix n’ont pas flambé cette année, assurent plusieurs commerçants. « Nous avons maintenu les tarifs de l’année passée pour faciliter les parents, mais les clients se font rares », confie Chantal, vendeuse au marché Beach Muhanzi. À côté d’elle, des cartons de cahiers et de sacs d’écoliers s’empilent encore intacts, faute d’acheteurs. Certains dépôts de gros n’ont même pas jugé utile de décharger leurs stocks, redoutant l’absence de demande.
Les parents, eux, justifient ce retard par la conjoncture économique difficile. « Comment préparer la rentrée alors que je n’ai même pas fini de payer les dettes de l’année passée ? », s’interroge Aimée, mère de trois enfants rencontrée au marché Nyawera. Un autre parent, assis devant une boutique de fournitures, explique qu’il attend le dernier moment pour espérer trouver un peu d’argent : « Nous n’avons pas de choix, c’est la crise. »
Du côté des vendeurs ambulants, la frustration est palpable. « Avant, en cette période, on vendait déjà une centaine de stylos par jour. Aujourd’hui, je rentre parfois avec presque toute la marchandise », témoigne un jeune vendeur au marché de Kadutu. Certains craignent que la majorité des parents ne se ruent sur le marché à la veille même de la rentrée, ce qui risquerait de créer un désordre et de priver plusieurs élèves du matériel nécessaire dès les premiers jours.
Face à cette situation, commerçants et parents appellent les autorités à alléger la pression économique et à garantir un environnement favorable à la scolarisation des enfants. La rentrée scolaire approche à grands pas, mais à Bukavu, entre inquiétudes et attentes, la préparation reste suspendue à la survie quotidienne des familles.