La situation est extrêmement critique dans la commune de Bumbu, où une sexagénaire a été renversée par un mini-bus, et succombe sur place, alors qu’elle traversait la chaussée à la recherche de l’eau potable.
Affectueusement appelée « Kulutu » et trés connue sur son avenue Ndungini dans cette commune populaire de la ville province de Kinshasa, Madame Mawete a été brutalement arrachée de ce monde alors qu’elle revenait tranquillement chez elle avec son bidon d’eau sur la tête.
» L’incident s’est produit il y a de cela deux semaines passée. Kulutu était partie à la recherche d’eau, et à son retour au moment où elle traversait la grande avenue Birmani pour accéder finalement sur son avenue avec son bidon d’eau sur la tête, un mini-bus de marque Mercedes Sprinter, l’a l’heurtée et elle est morte sur place. Un grand choc pour la famille et tout le quartier, qui interpellent la Regideso. Car, cela fait plusieurs mois que l’eau ne coule pas de nos robinets », a fait savoir une habitante de l’avenue, soulignant que la Régideso et la famille de la défunte sont en pourparler pour l’organisation des obsèques.
Selon plusieurs avis, la commune de Bumba ne connaissait pas la pénurie d’eau dans le passé. Tout est parti lorsque les travaux de réhabilitation de la grande avenue Birmani ont commencé. « La société de construction, qui travaillait sur Birmani, n’avait pas tenu compte de la tuyauterie de la régideso. Plusieurs canaux d’approvisionnement d’eau ont été détruits. Ce qui fait que l’eau ne nous arrive pas. Nous souffrons », a déploré Maman Alphonsine, vendeuse des pains au croisement des avenues Ndungini et Birmani.
Cependant du côté de la Regideso, la cause est toute autre. Qu’à cela ne tienne, elle s’excuse auprès de ses abonnés et justifie la coupure dans ce coin de la capitale par des travaux de tuyauterie qui s’effectuent sur les lignes Asosa et Shaba, et touchent directement plusieurs avenues Ndungini, Kibunda, Kiri, Kanageti, Petit Petit, Yoso, Kulumba et Mawanga.
En attendant la fin de ces travaux, la population est désemparés et doit malheureusement payer pour s’approvisionner en eau potable. Un bidon de 25 litres coûte 300 FC, tandis que les plus grands récipients reviennent à 1.000 FC, frais de transport par charrette inclus.
Elle parcourt des longues distances pour s’approvisionner de l’eau de forage. Ici, témoigne Nadia Matondo, d’une vingtaine révolu, la patience est reine devant des longues files d’attente.
« Nous sommes là depuis 5 heures du matin. Mais bien avant, il y a ceux-là, qui avaient laissé leurs bidons hier et ce sont eux qu’on sert les premiers. Il faut vraiment de la patience parce que nous sommes nombreux. La faible pression du moteur fait que l’on puisse trainer. Nous implorons l’intervention des autorités », a-t-elle lâché.
La situation est très pénible particulièrement pour les femmes enceintes et allaitantes, aussi et surtout en cette période où le pays fait malheureusement face aux épidémie, dont notamment le choléra. Il y a des risques sanitaires liés au manque d’eau pour l’hygiène et la cuisine.
C’est donc un cri de détresse lancé à l’endroit des autorités et de la Regideso d’accélérer ses travaux d’approvisionnement en eau.
Augustin Tsheza.