Dans plusieurs quartiers de Bukavu, l’usage des francs congolais se heurte à une pratique qui indigne la population : le refus de certains billets en raison de leur état jugé « trop usé » ou « légèrement déchiré ».
Sur les marchés, les coupures de 5.000, 10.000 et 20.000 FC sont les plus concernées. « J’ai voulu payer mon pain avec un billet de 10.000 francs, le vendeur m’a renvoyée comme si c’était du faux argent », témoigne une habitante du quartier Kadutu, dépitée par cette situation.
Les commerçants, eux, se justifient. Certains affirment que ces billets sont difficiles à écouler auprès des changeurs ou lors de gros achats. « Quand nous acceptons ces billets, les autres refusent à leur tour. Nous sommes obligés de les rejeter », explique un boutiquier de Nyawera. Mais pour plusieurs acteurs sociaux, ce comportement alourdit les difficultés économiques de la population, surtout à un moment où les banques et institutions de microfinance sont fermées.
Interrogé à ce sujet, Joseph Musombwa, coordonnateur interprovincial du Mouvement des sociétés civiles du Congo (MSCO), dénonce une « pratique irrégulière et inacceptable ». Il rappelle que ces billets, malgré leur état, demeurent légaux et doivent être acceptés dans toutes les transactions. Il invite les autorités monétaires à intervenir rapidement afin de rétablir la confiance et de mettre fin à ce désordre qui affecte le quotidien des citoyens de Bukavu.