Situé à 285 km au nord-est de Kisangani, le territoire de Basoko fait face à une double épidémie qui plonge de nombreuses familles dans la peur et l’incertitude. Le choléra et le M-pox (variole du singe) sévissent dans plusieurs zones de santé, particulièrement dans les villages situés le long du fleuve Congo et de ses affluents.
Trois zones de santé sont actuellement affectées : Basoko, Basali et Yalimbongo.
Plusieurs centres de santé enregistrent des cas de choléra. Dans la zone de santé de Basoko, par exemple, Mme Songebuma Makilamalamu (46 ans), habitante du village Yamofilele, a été transférée au Centre de santé de Yalemba, situé à 31 km du centre de Basoko, pour y être soignée.
Selon Charles Alio Malemba, infirmier titulaire dudit centre, “l’évolution des cas est bonne malgré la rupture d’intrants médicaux”.
Un nouveau cas a également été notifié au village Yamokanda, dans le secteur Turumbu.
M-pox (variole du singe) : situation préoccupante à Yalimbongo
La zone de santé de Yalimbongo fait toujours face à plusieurs cas de M-pox. Les patients sont internés au Centre de santé de référence de Yahila, à 91 km de Basoko-centre.
Cependant, la prise en charge médicale reste difficile à cause du manque criant d’intrants, confirme Richard Longbango, infirmier titulaire de la structure.
Des interventions freinées par l’insécurité
Les équipes médicales attendent encore les autorisations des autorités nationales, provinciales et locales pour mener des enquêtes de terrain et soumettre leurs rapports aux partenaires.
Ce retard s’explique en partie par les problèmes de sécurité, notamment après la mort de quatre enquêteurs dans le territoire d’Isangi en octobre 2025.
Les soignants demandent des garanties de sécurité avant de poursuivre leurs missions afin d’éviter le “phénomène d’atrophie”, c’est-à-dire l’abandon progressif des activités de riposte.
Un besoin urgent d’appui humanitaire
La situation humanitaire et sanitaire demeure critique,les zones touchées ont un besoin urgent d’intrants médicaux et de mesures de sécurité renforcées pour permettre aux équipes de riposte d’intervenir efficacement.
D’après Robert Esabe Nyama Y’ekila, superviseur chargé de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement dans la zone de santé de Basoko, il est impératif de :construire des points d’eau dans les villages riverains ;former les habitants à la construction de latrines hygiéniques ;sensibiliser la population sur les règles d’hygiène communautaires et sanitaires.
“Ces actions sont essentielles pour réduire les risques de propagation du choléra et du M-pox, surtout dans les villages situés le long du fleuve et de ses affluents”, a-t-il conclu.
Augustin Tsheza


