Le Ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, le docteur Samuel Roger Kamba a présenté l’état d’avancement et les perspectives de la Couverture Santé Universelle (CSU) en République Démocratique du Congo, lors de la première édition de la Conférence annuelle du Service Public.
La CSU, érigée en priorité nationale par Son Excellence Monsieur le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, vise à garantir à chaque Congolais l’accès à des soins de santé de qualité, au moment opportun et sans risque de difficultés financières, conformément aux principes d’équité, de solidarité et de protection sociale.
Un diagnostic sans complaisance du système de santé
Le Ministre a dressé un état des lieux préoccupant du système de santé avant la mise en œuvre de la CSU, marqué notamment par la faible qualité des soins, le déficit en personnel qualifié, la vétusté des infrastructures, l’absence de mécanismes de protection financière pour les ménages, ainsi qu’une gouvernance sanitaire insuffisante.
Face à ces défis structurels, la CSU apparaît comme une réforme majeure visant à réduire la morbidité et la mortalité, augmenter l’espérance de vie et contribuer au développement socio-économique du pays. À ce jour, l’espérance de vie en RDC est estimée à 62 ans, soit trois années de moins que la moyenne africaine.
Des résultats concrets déjà enregistrés
Le Ministre a mis en avant plusieurs réalisations majeures, notamment :
• La gratuité de la maternité, effective depuis septembre 2023, permettant la prise en charge gratuite des soins prénatals, des accouchements et des soins postnatals. Plus de 2,6 millions de femmes et de nouveau-nés* ont déjà bénéficié de cette mesure en une année.
• L’amélioration des infrastructures sanitaires, avec la construction du Centre Hospitalier Universitaire Renaissance à Kinshasa, du Centre Hospitalier Félix Antoine Tshisekedi à Lubumbashi, ainsi que la réhabilitation de plusieurs hôpitaux de référence à travers le pays.
• Le renforcement de la coordination institutionnelle, à travers l’opérationnalisation de plusieurs structures clés de facilitation de la CSU.
Un financement durable pour la pérennisation de la CSU
Pour garantir la viabilité de la réforme, le Gouvernement a mis en place des mécanismes de financement domestique, notamment la Taxe de Promotion de la Santé (TPS) sur les importations et l’Assurance Maladie Obligatoire, reposant sur une approche solidaire et équitable. Ces mécanismes visent à réduire les paiements directs des ménages, responsables chaque année de l’appauvrissement de plus de 10 millions de personnes.
Une réforme ambitieuse et irréversible
Le Ministre a souligné que la CSU constitue un investissement stratégique pour l’avenir du pays, rappelant qu’une année supplémentaire d’espérance de vie peut accroître le PIB par habitant d’environ 4 %. L’objectif affiché est un gain de 20 années d’espérance de vie au cours des dix prochaines années, à travers des politiques publiques cohérentes et soutenues.
En conclusion, Dr Samuel Roger Kamba a réaffirmé la détermination du Gouvernement à mener cette réforme essentielle, rappelant que, malgré les défis, « ce voyage sera difficile, mais pas impossible



