La Journée Internationale des Infirmières, observée chaque année le 12 mai, a été sombre cette année dans la province du Sud Kivu à l’Est de la République démocratique du Congo, déchirée par la guerre entretenue par les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise.
Selon les déclarations de l’Union nationale des Infirmiers de la province, aucune célébration n’est prévue en raison des tensions et de l’insécurité qui caractérisent la région, notamment à Bukavu. Tshoto Byamungu Mushagalusa, le secrétaire exécutif de l’organisation, explique que ces conditions rendent impossibles les rassemblements publics, qui sont pourtant essentiels pour honorer le dévouement des professionnels de santé.
Derrière l’absence de festivités se cache une réalité préoccupante pour les infirmiers locaux. En plus de la menace sécuritaire, de nombreux défis s’imposent à eux, notamment la pénurie d’intrants médicaux et le manque de ressources adéquates pour soutenir leur pratique quotidienne. Ces difficultés compromettent non seulement la qualité des soins, mais mettent également en péril la survie professionnelle de ces agents de santé, engagés au service de la communauté malgré des conditions souvent précaires.
Cette journée, qui devrait être un moment de reconnaissance et de célébration, se transforme donc en un appel à la solidarité et à la prise de conscience. Loin des honneurs auxquels ils aspirent, les infirmiers du Sud-Kivu espèrent un avenir meilleur où leur environnement de travail ne sera plus synonyme de lutte pour la survie, mais plutôt d’une collaboration efficace et sécurisée.
La voix de Tshoto Byamungu Mushagalusa résonne comme un cri de ralliement pour tous ceux qui œuvrent sans relâche sur le front de la santé dans cette province éprouvée.
Eugide Abalawi.