Un vent de révolte souffle à Kalehe 3, où des enseignants dénoncent un détournement organisé de la prime de la gratuité.
Les syndicats pointent du doigt certains chefs d’établissements accusés de redistribuer illégalement les fonds destinés aux enseignants reconnus.
Le scandale a éclaté comme un coup de tonnerre dans le groupement de Kalonge. D’après la synergie des syndicats des enseignants, plusieurs directeurs d’écoles tenteraient de soustraire une partie des primes de la gratuité, au profit des nouvelles unités. Une pratique jugée illégale, immorale et dangereuse pour la stabilité du secteur éducatif local.
« On veut nous voler sous prétexte que d’autres n’ont pas de salaire. Ce n’est pas notre faute ! » s’indigne Nadine Bisimwa, enseignante au secondaire. Elle raconte avoir appris la nouvelle « avec un choc immense », affirmant que « les responsables doivent respecter les textes et les bénéficiaires légaux ».
Face à la situation, Jacques Cirimwami, porte-parole syndical, a haussé le ton. Dans un message relayé par la base, il rappelle que « la prime de la gratuité n’est pas négociable : la détourner est un acte grave ». Selon lui, « aucune raison, même sociale, ne peut justifier cette pratique », dénonçant une tentative d’abus orchestrée dans l’ombre.
Pour certains chefs d’établissements, la réalité est plus complexe. L’un d’eux tente de nuancer : « Les nouvelles unités sont abandonnées. Sans aide, elles vivent dans une précarité totale. On doit rééquilibrer un peu ». Une position immédiatement rejetée par plusieurs enseignants. « Qu’ils fassent des plaidoyers à Kinshasa, mais pas sur notre dos », déclare sèchement un instituteur de Kalonge.
La crise a déjà commencé à diviser les communautés scolaires. « Nous, parents, nous ne voulons pas que la gratuité devienne un champ de corruption », alerte un père rencontré devant une école primaire. La synergie annonce des actions de pression si la sous-division éducationnelle de Kalehe 3 ne clarifie pas rapidement la situation. Le bras de fer semble à peine commencer.


