Dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, les cicatrices des catastrophes passées ne cessent de saigner. Les sinistrés des inondations meurtrières du 4 mai 2023 à Bushushu et Nyamukubi, rejoints par les déplacés de guerre installés au site de Katashola, dans le village de Mungoza, vivent aujourd’hui dans une détresse profonde. Privés de logements décents, d’eau potable et de soins de base, ils affrontent au quotidien un environnement précaire et hostile, marqué par l’abandon.
Au cœur de cette crise silencieuse, une nouvelle menace fait rage : le paludisme. Les enfants, les femmes enceintes et les mères allaitantes sont les premières victimes. Le président de cette communauté, Rushisha, dresse un tableau alarmant : pas moins de 106 enfants souffrent déjà de paludisme, souvent aggravé par la malnutrition. Le nombre de cas ne cesse de grimper, transformant le site de Katashola en un foyer de détresse sanitaire.
Plus grave encore, l’aide humanitaire, jadis source d’un mince espoir, est aujourd’hui suspendue. Sans médicaments, sans nourriture, sans soutien, cette population abandonnée s’enfonce dans l’oubli. Rushisha tire la sonnette d’alarme : une intervention urgente est vitale pour sauver des vies et éviter une catastrophe humanitaire de plus grande ampleur dans cette partie déjà meurtrie du pays.