Dans l’îlot d’Ishovo, situé dans le groupement de Mbinga Sud au cœur du territoire de Kalehe dans la province du Sud Kivu, plus de 1800 ménages vivent dans une situation alarmante, privés d’accès à l’eau potable depuis plus de cinq ans. Ces familles, dont certaines sont déjà vulnérables par nature, se retrouvent confrontées à un défi monumental : se procurer l’eau, une ressource pourtant essentielle à la vie.
Jean Pierre Baleke, secrétaire du comité humanitaire de base de la région, tire la sonnette d’alarme face à cette crise persistante. Malgré de nombreux plaidoyers, aucune mesure concrète n’a été prise pour améliorer cette situation déplorable. Les habitants, souvent condamnés à vivre dans des conditions précaires, sont la proie d’une indifférence cruelle qui met en lumière l’ampleur des besoins humanitaires non satisfaits dans cette région.
L’absence d’eau potable force ainsi les habitants à puiser dans les eaux souillées du lac Kivu, une alternative dangereuse qui expose la population à des maladies hydriques. En période de sécheresse, cette situation s’aggrave, rendant l’accès à une eau saine encore plus difficile. Les risques sanitaires sont multipliés, aggravant les conditions de vie déjà précaires des résidents. Le manque d’hygiène et les maladies qui en découlent sont des menaces permanentes, exacerbées par une infrastructure de santé déjà fragilisée. Baleke s’inquiète non seulement pour la santé des enfants, qui sont les plus vulnérables, mais également pour la pérennité de la communauté toute entière qui dépend de l’agriculture et d’autres activités économiques menacées par cette crise hydrique.
Incohérentes et insuffisantes, les réponses des autorités face à cette crise soulèvent des questions inquiétantes sur la gestion des ressources dans la région. Les promesses tardent à se concrétiser, laissant les habitants dans l’attente désespérée de solutions durables. Jean Pierre Baleke appelle à une mobilisation des acteurs concernés, qu’il s’agisse des gouvernements locaux, des ONG ou de la communauté internationale, pour apporter une aide immédiate. Il souligne l’importance d’établir des stratégies efficaces et qui répondent aux besoins réels de la population. Face à cette crise urgente, des solutions doivent être élaborées rapidement pour garantir l’accès à l’eau, un droit humain fondamental.
Dans un monde où l’accès à l’eau potable est souvent considéré comme un acquis, la réalité d’Ishovo est un douloureux rappel que de nombreuses communautés luttent encore pour satisfaire ce besoin élémentaire. Alors que Jean Pierre Baleke et son comité continuent de sonner l’alarme, il est impératif que cette situation attire l’attention qu’elle mérite. Il est vital de mettre en place des initiatives durables, non seulement pour résoudre la crise actuelle, mais aussi pour assurer l’avenir de ces milliers de ménages. La mobilisation autour de la question de l’eau à Ishovo doit servir de catalyseur pour une action concertée et déterminée, afin d’enrayer cette spirale d’insécurité et d’incertitude qui plombe les espoirs d’une vie meilleure pour ces familles.
Eugide Abalwi.