Le ministre de la Santé publique de la République du Burkina faso, qui intervenait lors d’un wébinarie, organisé le lundi, 05 mai 2025 par le Réseau des Médias africains pour la Santé et l’Environnement (REMAPSEN) en marge de la journée mondiale de la « Sage-femme », estime important le déploiement de ces femmes dans la sous- région, qui est malheureusement en crise humanitaire.
Selon le Docteur Robert Lucien Jean Claude Kargougou, le Burkina Faso, à l’instar de certains pays de la sous-région est en proie à une crise humanitaire et le thème retenu cette année, souligne l’importance cruciale des sage-femmes dans les contextes de crise.
Ainsi estime-t-il, le déploiement de sage-femmes est l’un des moyens les plus efficaces de prévenir les décès maternels et néonatals, de garantir l’accès à la santé sexuelle et génésique, y compris le planning familial, et de répondre aux violences sexuelles et sexistes, qui augmentent en période de crise.
« Les sage-femmes jouent donc un rôle essentiel en accompagnant les femmes tout au long de leur grossesse, lors de l’accouchement et pendant la période postnatale », a-t-il indiqué lors de ce webinaire, organisé en collaboration avec le bureau régional du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) à l’occasion de cette journée, qui a eu pour thème: » Les sages-femmes: indispensables en toutes circonstances » .
Au Burkina Faso, ce pays de l’Afrique de l’Ouest, près de trois femmes sur quatre suivies pendant leur grossesse le sont par une sage-femme ou un maïeuticien. Ces dernières sont souvent les premières et les seules à prodiguer des soins vitaux aux femmes et aux nouveau-nés lors d’une crise qu’elle soit due à une catastrophe naturelle ou au terrorisme, et à atteindre les femmes enceintes dans les zones les plus dangereuses ou les plus reculées.
A cette occasion, a dit le ministre de la Santé : « Nous rendons hommage à toutes les sage-femmes du monde entier pour leur engagement inébranlable à sauver des vies et à garantir la santé et le bien-être des femmes et des nouveau-nés ».
Par ailleurs, soulignons que ce pays a entrepris d’énormes nobles initiatives, qui aujourd’hui permettent au pays de relever le défi notamment lié à la mortalité maternelle. Et ce, grâce à l’appui de ses partenaires techniques et financiers, mais aussi et surtout de la volonté politique. C’est ce qu’a fait savoir le Docteur Robert Lucien Jean Claude Kargougou, en ces termes : « Une volonté politique réaffirmée avec environ 12% du budget de l’Etat alloué au Ministère de la Santé depuis au moins 10 ans ; ce niveau est maintenu malgré le contexte sécuritaire et humanitaire qui commande que par l’effet d’éviction, les ressources soient redirigées en priorité vers la défense et la reconquête du pays ».
Une autre stratégie sur laquelle le pays des hommes intègres s’appuie, c’est l’augmentation significative du recrutement de sage-femmes/maïeuticiens pour leur déploiement à travers tout le pays. Aussi le renforcement des capacités des écoles de formation, la mise en place du réseau SONU y compris la formation des médecins généralistes en chirurgie essentielle permettant aux femmes de bénéficier de césariennes même dans les zones les plus reculées. La gratuité des soins maternels et néonatals incluant la prise en charge de la fistule, et la gratuité des soins aux mères et aux nouveau-nés figurent aussi parmi ses stratégies.
» Il faut encore faire davantage pour les sage-femmes »
Ainsi, malgré les succès récoltés par ce pays, le Docteur Robert Lucien Jean Claude Kargougou pense que les Gouvernements africains devront encore s’investir dans le noble travail que font les sage-femmes, parce que les femmes continuent de mourir chaque jour de complications de la grossesse et de l’accouchement.
Il l’a dit en ces termes: « Nous devons faire davantage. Et nous devons commencer par former et mettre en service un plus grand nombre de sage-femmes. Les faits montrent que les sage-femmes qui ont reçu une formation et se règlent sur les normes internationales sont en mesure de dispenser plus de 87 % des soins essentiels nécessaires aux femmes et à leurs nouveau-nés ».
Et pour cela, le ministre pense qu’il faut un réel et vrai engagement politique résolu pour avoir des investissements plus importants afin d’accroître le nombre de sage-femmes et améliorer la qualité et la couverture de leurs services.
« Les sages-femmes: indispensables en toutes circonstances » a été thématique retenue cette année et abordée au cours de ce webinaire, qui avait réuni plusieurs professionnels des médias, membres du REMAPSEN, mais aussi les différents de l’UNFPA à travers le continent.