Le Programme national multisectoriel de lutte contre le SIDA (PNMLS), a lancé le lundi 1er décembre 2025, les activités commémoratives de la 37ᵉ Journée mondiale de lutte contre cette pandémie, dont l’état des lieux est préoccupant.

Placée sous le thème national : « Une riposte équitable pour une RDC sans VIH/Sida d’ici à 2030 », cette commémoration a été un moment fort et riche en allocutions, mais une grande interpellation pour le Gouvernement, les communautés mais aussi les partenaires techniques et financiers.

Selon le Programme commun des Nations unies contre le VIH/SIDA (ONUSIDA), 26.000 personnes ont été nouvellement infectées et 12.000 décès liés au VIH ont été enregistrés en 2025 en République démocratique du Congo.

Conscient de la taille du problème, notamment ces nouvelles statistiques et la réduction du financement extérieur par certains partenaires, le Secrétaire exécutif du PNMLS a reconnu l’énormité et la persistance des défis auxquels le pays continue de faire face, mais loin de chanceler, soulignant que « les perturbations peuvent nous secouer mais ne nous briseront pas ». 

Visiblement confiant, le professeur Lievin Kapen a appelé à une adaptation stratégique afin d’améliorer l’impact de la riposte.

A cet effet, il a réaffirmé l’engagement du Gouvernement en faveur d’une riposte équitable,  précisant que : « L’équité n’est pas un concept. Chaque Congolais, où qu’il vive, doit accéder au dépistage, au traitement, au soutien et à la dignité».

S’exprimant à son tour, la Directrice Pays du Programme commun des Nations unies contre le VIH/SIDA (ONUSIDA) en RDC a insisté sur l’urgence de garantir la continuité du traitement dans un contexte marqué par de graves perturbations et une insuffisance de financement ainsi que l’insécurité surtout dans la partie Est du pays.

Madame Susan Kasedde pense donc, qu’un engagement financier durable, notamment domestique pourra aider à assurer la prévention, le traitement et le soutien,  dont dépendent des centaines de milliers de vies.

Rappelant que le SIDA n’est pas terminé, la Directrice-Pays, promue au niveau régional, a exhorté le Gouvernement congolais à maintenir une vigilance élevée pour sauver des vies, protéger les familles et préserver la dignité humaine. C’était avant de saluer le noble travail des organisations communautaires.

Environ 516114 PvVIH, dont 13% ne connaissent pas leur statut sérologique

Selon le secrétaire exécutif de l’Union congolaise des Organisations des Personnes vivants avec le VIH (UCOP +), la République démocratique du Congo compte aujourd’hui, environ, 516 114 personnes vivant avec le VIH, dont 13% ne connaissent leur statut sérologique, 14% ne reçoivent pas un traitement antirétroviral, et un peu plus de 40% n’ont pas accès à la charge virale.

« En ce 1er décembre, nous réaffirmons que la lutte contre le VIH/SIDA est une responsabilité partagée. Le gouvernement doit agir avec détermination, et les communautés doivent continuer à porter la flamme de la solidarité », a recommandé Ange Mavula, soulignant que « La réussite de notre lutte repose sur un partenariat solide entre le gouvernement et les communautés ».

A cet effet, la société civile appelle le Gouvernement à créer  » un cadre favorable, de fournir les ressources et garantir les droits aux communautés. Celles-ci à leur tout doivent s’approprier les initiatives, les adapter aux réalités locales et mobiliser les citoyens ».

Ce partenariat, dit-il,  » est la clé pour atteindre l’objectif d’une RDC sans SIDA, où chaque vie est protégée et valorisée ».

Ainsi pour l’atteinte de ce noble objectif, il est impérieux de prendre en compte l’appel du vice-président de l’Alliance nationale des Organisations de la société civile engagée dans la riposte au VIH/SIDA (ANORS) sur la discrimination et la stigmatisation à cause desquelles plusieurs PvVIH continuent de vivre dans la clandestinité et propagent le virus même si d’autres le font par vengeance.

Face à ce comportement, le Vice-président, Charles Tshilumba, a exhorté l’assistance à l’amour du prochain et  à la solidarité au sein des communautés. C’était sous une attention soutenue des jeunes, réunis au sein du Réseau des Associations congolaises des adolescents et jeunes contre le VIH/SIDA, le Paludisme et la Tuberculose (RACOJ).

Hommage à Maman Aline Okongo

Un vibrant hommage a été adressé à feue Maman Aline Okongo, figure emblématique de la lutte contre le VIH/Sida en République démocratique du Congo, à travers une projection d’un mini-documentaire retraçant son parcours et son combat.

Elle était connue pour avoir fondé plusieurs organisations pour combattre la stigmatisation et soutenir les personnes vivant avec le virus.

Veuve et séropositive, elle a créé l’ONG Femme+ puis l’association « Apostolat pour la libération de personnes vivantes avec le VIH » (Alpi+). Elle est aussi à l’origine du Réseau congolais de personnes vivant avec le VIH (RCP+).

Cette célébration a été sanctionnée par la visite guidée aux  stands des différents partenaires intervenant dans la riposte contre cette pandémie.

 

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