L’épidémie de fièvre de la Vallée du Rift, officiellement déclarée dans le territoire de Kalehe par son administrateur, n’est pas seulement une crise vétérinaire.
Cette maladie virale, principalement transmise par les moustiques ou le contact avec des animaux infectés, est également une menace sérieuse pour la santé humaine. Les populations en contact direct avec les bovins éleveurs, bouchers, transporteurs de bétail sont les premières à risque, sans oublier les consommateurs de viande non contrôlée.
Selon des sources médicales locales, aucun cas humain n’a encore été formellement diagnostiqué à ce jour, mais la vigilance est maximale. Les signes cliniques chez l’homme incluent fièvre soudaine, douleurs musculaires, nausées, et dans certains cas, des complications hépatiques ou oculaires graves. Or, dans les zones rurales comme Kalehe, l’accès aux structures de santé est limité et le diagnostic différentiel difficile, d’autant que les symptômes peuvent être confondus avec ceux du paludisme.
Le personnel médical du territoire a été sommairement alerté et certaines unités sanitaires ont reçu des instructions pour signaler tout cas suspect. Toutefois, les kits de diagnostic manquent cruellement, et aucun plan de surveillance épidémiologique communautaire n’a encore été mis en place. La peur d’une propagation silencieuse inquiète les autorités sanitaires régionales.
Dans ce contexte, l’information et la sensibilisation de la population deviennent cruciales. Mais les moyens de communication sont limités, et certains habitants ignorent même l’existence de la maladie. Sans réponse sanitaire renforcée, Kalehe pourrait se retrouver confronté à une crise à double face : animale et humaine.
Il est donc urgent que le ministère national de la Santé et ses partenaires prennent la pleine mesure de la menace. L’épidémie de Rift Valley fever à Kalehe pourrait servir d’électrochoc pour renforcer la surveillance des zoonoses en RDC, au risque de voir d’autres territoires tomber dans la spirale d’une crise évitable.