Le bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en République démocratique du Congo a renforcé les capacités logistiques et opérationnelles du ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale en lui dotant des engins pour lui permettre de se rapprocher des populations vivant sur les rives du fleuve Congo et ses nombreux îlots avec les services essentiels de vaccination et de santé.
C’est dans ce sens que 79 moteurs hors-bords, deux canots rapides, quatorze motos et plusieurs accessoires d’une valeur totale de 750 000 USD, renseigne un communiqué de presse de l’OMS/RDC parvenu ce mercredi à congocroissance.com, ont été remis au ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale par le Docteur Boureima Hama Sambo, Représentant résident de l’OMS en RDC.
« Ces équipements et embarcations permettront d’atteindre rapidement les populations des îlots et villages le long du fleuve Congo et des grandes rivières, assurant une prévention optimale des maladies évitables par la vaccination. Ils réduiront considérablement les occasions manquées de vaccination et le nombre d’enfants non vaccinés par les services de routine lors des campagnes de vaccination », a déclaré le Dr Sambo.
Les localités difficiles d’accès comme les îlots hébergent de nombreux enfants non-vaccinés, et vivant dans un contexte de faible accès aux soins de santé, ce qui augmente le risque de la survenue de flambées épidémiques au sein de ces communautés telles que les poliovirus variants, la rougeole, le choléra, la fièvre jaune, la mpox etc.
« L’amélioration de la disponibilité des vaccins et autres intrants vitaux de santé dans les antennes du Programme Elargi de Vaccination (PEV), les zones et aires de santé, est essentielle au renforcement du système de santé et la mise en œuvre des stratégies avancées et mobiles de vaccination. L’intégration avec d’autres services de santé fera la différence, en apportant des bénéfices significatifs aux populations les plus vulnérables », a ajouté le Dr Sambo.
Le fleuve Congo, qui traverse principalement la RDC, est bordé de nombreux îlots et campements, notamment dans les provinces de l’Équateur, du Haut-Lomami, de Kinshasa, de Maï-Ndombe, de Maniema, de Mongala, de Tanganyika, Tshuapa et de la Tshopo. La prévalence élevée des maladies évitables par la vaccination, telles que les variants du poliovirus (cVDPV 1 et 2), la rougeole et la fièvre jaune, dans ces régions, souligne l’urgence d’une intervention ciblée.
Ces îlots et campements couvrent 89 zones de santé des provinces susmentionnées, où l’absence de services de vaccination accroît le risque de propagation des maladies et nécessite une action immédiate. « Un grand nombre d’enfants dans notre pays ne sont pas du tout vaccinés, et beaucoup d’autres sont insuffisamment vaccinés. Cette situation entraîne une surmortalité infantile largement évitable par la vaccination. L’une des principales causes de ce problème est la faiblesse en logistique, car la nature du terrain fait que ces enfants ne peuvent être atteints que par la rivière ou le fleuve », a déclaré le Dr Samuel-Roger Kamba, ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale.
Cet appui de l’OMS marque donc un tournant décisif vers la réduction drastique du nombre d’enfants « zéro dose » en RDC, concrétisant ainsi une des priorités du nouveau Plan Mashako III, du Programme de vaccination à l’horizon 2030 (IA2030) et l’agenda 2063 de l’Union africaine. « Nous saluons cette contribution à haut impact sur l’accès aux soins de santé pour tous les enfants, toutes les personnes éligibles à la vaccination, en particulier pour les communautés isolées et à risque. Grâce à notre collaboration efficace avec l’OMS, nous allons pouvoir répondre à des besoins non encore couverts en matière de vaccination et protéger ainsi nos populations contre les épidémies», a précisé le Dr Kamba.
Les équipes conjointes de l’OMS et du PEV continueront à travailler étroitement pour améliorer la couverture vaccinale dans l’ensemble de la République Démocratique du Congo, à travers entre autres, l’équipement de 72 zones de santé, 9 antennes PEV, le centre opérationnel (Hub) de Kisangani dans la Province de la Tshopo), ainsi que des zones de santé réparties dans les huit autres provinces traversées par le fleuve Congo.
En 2024, la RDC a confirmé 25 cas de poliovirus variants circulants (types 1 et 2). Le pays a également notifié plus de 5 837 cas suspects de méningite, dont 465 décès (létalité : 8%), ainsi que 102 537 cas suspects de rougeole dont 2 231 décès (létalité : 2,1%).
En dépit des obstacles rencontrés, les efforts concertés des autorités gouvernementales, soutenus par l’OMS et divers partenaires et donateurs, ont permis d’accomplir des progrès remarquables en 2024. En effet, 28 479 426 enfants de 0 à 59 mois ont été vaccinés contre le poliovirus variant de type 2, et 5 790 897 enfants de 5 à 14 ans contre celui du type 1. La RDC a ainsi enregistré une baisse de 90 % des cas confirmés de poliovirus variants circulants entre 2023 (283) et 2024. De plus, 3 171 038 enfants de 6 mois à 59 mois ont été vaccinés contre la rougeole, et 12 438 055 personnes ont bénéficié de la vaccination contre la fièvre jaune au cours de la même année.
