Une Tripartite, Programme national de lutte contre la Tuberculose (PNLT), Caucus des parlementaires TB et Société civile TB, s’est tenue mercredi 14 mai en urgence au siège du PNLT afin de dégager des pistes solides pour combler le vide laissé par le Fonds mondial et l’USAID, qui prenaient à plus de 80% le financement de la lutte contre la Tuberculose en République démocratique du Congo.
Sur initiative de la société civile à travers la directrice de la Ligue nationale antituberculeuse et antilépreuse du Congo (LNAC), Madame Ghislaine Mabeluanga, et de ses collègues membres de STOP TB RDC, les trois groupes ont discuté sur la question urgente concernant la rupture imminente et totale des médicaments antituberculeux d’ici la fin du mois de mai en cours sur toute l’étendue du territoire suite au gel de l’appui des deux principaux bailleurs, chargés de l’achat des médicaments de première ligne et ceux de seconde ligne réservés aux patients TB résistants aux produits de première ligne.
A l’issue de cette rencontre, trois grandes résolutions ont été prises à la satisfaction de toutes les parties prenantes.
La première prévoit l’organisation d’une journée de plaidoyer au parlement à l’intention des députés et des sénateurs pour leur présenter la gravité de la situation de la TB et les circonstances ayant entrainé une rupture totale en intrants et en médicaments antituberculeux sur toute l’étendue du territoire congolais.
Le deuxième point consiste à organiser urgemment une rencontre entre le Caucus des députés TB et les membres du Gouvernement, notamment le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, élargie aux ministres des finances, du budget, et aux autres ministères concernés par cette situation.
Sur ce point, la Société civile a rappelé l’appel du chef de l’Etat lancé lors du conseil des ministres tenu au mois d’avril 2025, sur la prise des mesures urgentes face à la suspension de l’aide internationale.
Enfin, la dernière résolution, c’est l’organisation d’un atelier sur la mise en place de nouveaux mécanismes de mobilisation des ressources afin de répondre au souci de la prise en charge des patients atteints de la TB et des patients coinfectés par la TB et le VIH.
Prenant la parole à son tour, le Directeur du PNLT, le Docteur Jean Pierre Malemba s’est réjoui de l’initiative prise par la société civile au regard du nombre des patients TB privés de médicaments.
Selon les premières données provenant de 13 provinces, près de 16.000 patients sont sur la file d’attente des médicaments.
Les projections pour tout le pays pourraient atteindre entre 20000 à 22000 patients TB non encore mis sous traitement par manque de médicaments disponibles avec un risque accru de créer des tensions autour des structures de prise en charge(CDT) et de contamination au sein de la communauté si aucune mesure sérieuse n’est prise dans les prochains jours.
Le Directeur a toutefois salué les quelques efforts réalisés par le gouvernement dans le sens de récupérer le GAP laissé par l’USAID.
» (…) Que les honorables puissent prendre ce problème à cœur et l’amener non seulement au niveau du Parlement mais qu’ils puissent faire pression comme ils peuvent le faire, au niveau du Gouvernement qui, nous le reconnaissons, a déjà commencé à faire quelques pas dans le sens de prendre en charge tout ce qui est laissé par l’USAID», a plaidé le numéro 1 du PNLT.
Réagissant à ce cri de cœur, le président du Caucus TB et de la Commission Socio-culturelle du Parlement, a avoué la gravité du problème et estime qu’il faut agir maintenant.
« Cette question nous a profondément touchés et nous avons décidé de mener ensemble une série d’activités », a souligné l’honorable Léon Mondole.
Enfin, la société civile se prépare pour le plaidoyer qui se réalisera dans les prochains jours au parlement avec le soutien et la ferme détermination du caucus TB.