La Salle des conférences du Programme national de lutte contre le VIH/SIDA (PNLS) a abrité le mercredi 30 avril dernier, les travaux de restitution de la Conférence internationale sur « la résistance antirétrovirale », tenue à Rome, capitale de la République d’Italie.
C’était des moments forts d’échanges, mais aussi des discussions que dirigeait la Chargée de Programme DREAM, le docteur Susanne Ceffa, entre le ministère de la Santé de la République démocratique du Congo, les responsables des programmes nationaux de santé, les chercheurs, les agents de santé, les représentants des organisations internationales et de la société civile.
Selon le Secrétaire général, le Docteur Sylvain Yuma Ramazani, qui représentait le Ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, cette restitution est d’une importance capitale d’autant plus qu’elle permet entant que pays, au regard des exigences du rendez-vous de 2030 par rapport aux Objectifs de développement durables (ODD) relatif à l’élimination du VIH, que le pays puisse mieux comprendre ce qui s’est passé en terme de la continuité des soins et des services par rapport aux antirétroviraux et surtout l’observance du traitement, ainsi que s’assurer de la capacité du laboratoire par exemple pour offrir la charge virale, qui constitue un témoin de l’efficacité du traitement.

« Toutes ces questions vont nous permettre de passer en revue tout le plan global de lutte contre le VIH/SIDA, de la prévention en passant par la prise en charge, le diagnostic et même le suivi. Ceci fera en sorte que nous puissions dégager les recommandations qui vont nous permettre d’ajuster nos stratégies », a indiqué le secrétaire général à la Santé publique, visiblement très ému de cette rencontre, tenue avec l’appui du Programme DREAM, qui a été au four et au moulin de la conférence de Rome mais aussi de cette restitution qui a permis de proposer « la mesure clinique des tests de résistance » face à ce phénomène observé. C’est ce qu’a dit le Responsable du Programme DREAM-RDC, le Docteur Julien Neze. C’était en ces termes :
« Cette journée a été effectivement organisée pour restituer la grande conférence que nous avons eue, le 24 janvier à Rome, où le point majeur débattu était justement la résistance du VIH aux antirétroviraux. Nous savons que l’objectif a toujours été de donner des traitements optimaux aux patients qui peuvent être suivis à la mesure de la charge virale. Cependant, nous faisons face encore à ce problème des malades qui continuent à avoir un virus qui réplique, qui crée encore des résistances. Et il faut répondre à ces besoins et c’est comme cela que nous avions pensé qu’il était vraiment un moment important pour rappeler à tous les acteurs, à toutes les personnes qui sont engagées dans la lutte qu’il est très important d’avoir à l’œil ce phénomène et de mettre en place des stratégies pour minimiser les effets. C’est ainsi que nous pensons que la mesure clinique des tests de résistance peut être une réponse à ce besoin. C’est dans cette optique que nous avons effectivement organisé cette restitution ».
S’exprimant à cet effet, le Médecin directeur adjoint du Programme national de lutte contre le VIH/SIDA, le docteur Felly Ekofo, a fait savoir que la RDC est partie prenante, parce que les médicaments donnés aux patients sont à longue durée avec tous les effets secondaires qui s’en suivent.
Ainsi, a-t-il souligné : « Pour nous, le grand défi est d’assurer la stabilité par rapport à la prise des médicaments pour les patients, parce que nous courons derrière les objectifs mondiaux selon lesquels d’ici 2030, nous devrons mettre fin au VIH ».
Et pour y arriver relativement à la stratégie 95 %, 95%, 95%, soulignons que la RDC est dans le bon. Car, elle est autour de 97 % des personnes qui connaissent leur statut sérologique selon le premier 95.
S’agissant du deuxième objectif, le PNLS renseigne que près de 95% des personnes sont sous traitement.
Cependant, a avoué le Médecin directeur adjoint du PNLS, le dernier 95% pose encore problème. Pourtant, c’est sur cet objectif que le pays tient pour éliminer cette pandémie.
« Ceci veut dire que la personne qui a été testée positive, mise sous sous-traitement et si le traitement a été bien suivi et pendant que la charge est indétectable, la personne ne peut plus transmettre la maladie. C’est là où nous voulons que tout le monde arrive afin que nous puissions éliminer cette maladie », a-t-il dit.
« Vaincre le VIH en Afrique : un objectif possible », telle a été la thématique développée au cours de cette conférence de Rome, tenue le 24 janvier 2024, dans le but de renforcer la collaboration entre l’Afrique et l’Europe en valorisant les expériences locales et en promouvant un dialogue concret sur des questions fondamentales telles que la résistance aux médicaments antirétroviraux, avec une attention particulière au rôle du Dolutegravir (DTG), l’efficacité du génotypage dans la gestion clinique du VIH, l’intégration des traitements du VIH avec ceux des maladies non transmissibles et la promotion de modèles de soins centrés sur le patient, soutenus par une forte implication communautaire dans l’adhésion thérapeutique.