À Mwenga-Kamituga dans la province éducationnelle Sud-Kivu 3, un vent de révolte souffle sur les écoles publiques. Depuis lundi 26 mai 2025, les enseignants ont entamé une grève sèche, dénonçant la rétention injustifiée de trois mois de salaire par la Caritas Uvira, leur agence de paie. Malgré des rappels répétés et des engagements non tenus, aucune solution n’a été apportée.
Cette situation s’ajoute au traumatisme laissé par le vol non élucidé des salaires de décembre 2022 à la paroisse de Tangila, renforçant le sentiment d’abandon et de mépris qu’éprouvent ces éducateurs dévoués.
Réunis en Assemblée générale à l’École Primaire Tima le 25 mai, ces enseignants ont annoncé la suspension totale des cours, y compris la passation des examens de fin d’année et des épreuves certificatives. Un acte fort mais légitime, selon eux, pour rappeler que leur métier ne saurait se faire dans l’indignité. Dans leur communiqué, ils appellent les parents à garder les enfants à la maison, tout en lançant un cri de détresse à l’État congolais et à tous les acteurs éducatifs pour que justice leur soit rendue.
Car au-delà des salaires impayés, c’est tout un système éducatif local qui vacille. L’éducation, droit fondamental de chaque enfant, et le salaire, droit sacré de tout travailleur, ne devraient jamais être sacrifiés sur l’autel de la négligence. La balle est désormais dans le camp de la Caritas Uvira : soit elle rectifie le tir, soit elle assumera d’avoir privé toute une génération de son avenir.
Eugide Abalawi.