Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo condamne avec la plus grande fermeté le massacre de plus de 300 civils congolais perpétrés par le M23, au cours du mois de juillet 2025 dans plusieurs localités du territoire de Rutshuru, contrôlés par les rebelles du M23.
Selon un communiqué de presse du Gouvernement parvenu à congocroissance, ce jeudi 07 aout 2025, ce bilan est l’un des plus lourds enregistrés depuis la résurgence du M23. Il rappelle tragiquement l’horreur du massacre de Kishishe.
« Les informations recueillies par les services spécialisés du Gouvernement, corroborées notamment par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, confirment que la majorité des victimes, dont de nombreuses femmes et enfants, étaient des civils sans défense, exécutés sommairement dans leurs champs ou leurs villages », peut-on lire dans ce document du Ministre congolais de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement.
A l’en croire, à ce massacre, s’ajoutent pour la seule période allant du 2 juillet au 2 août 2025, plus de 125 cas de viols, des centaines de recrutements forcés, y compris d’enfants, plus de 300 actes de torture parfois sur des élèves, des pillages systématiques, des incendies de maisons, des arrestations arbitraires dans des conditions inhumaines, ainsi que des transplantations de populations non identifiées dans les territoires sous contrôle du M23.
« Le Gouvernement s’incline, avec la plus profonde révérence, devant la mémoire de ces compatriotes brutalement arrachés à la vie. Il exprime ses condoléances les plus attristées aux familles endeuillées, assure les blessés et les survivants de son indéfectible solidarité et réaffirme la détermination de l’État à honorer ces innocentes victimes en recherchant la vérité, à leur rendant justice, en préservant leur souvenir de l’oubli », a rassuré le ministre congolais de la Communication et des Médias, porte-parole du Gouvernement. C’était avant de déplorer le fait que ces crimes odieux surviennent en pleine période de cessez-le-feu, pourtant réaffirmée dans l’Accord de paix de Washington, signé entre la RDC et le Rwanda le 27 juin 2025, et dans la Déclaration de principes de Doha, signée le 19 juillet 2025 entre la RDC et le M23/AFC.
« Le Gouvernement dénonce la violation flagrante des engagements signés à Doha et alerte la communauté internationale, en particulier les médiateurs et facilitateurs du processus de paix, sur le caractère foncièrement contradictoire entre le discours du M23/AFC et ses agissements sur le terrain », a regretté ce membre du Gouvernement.
La Rdc pour la mise en place d’une commission d’enquête internationale
Tout en réaffirmant son attachement au dialogue sincère et à la recherche d’une paix durable et définitive dans l’Est du pays, le Gouvernement congolais appelle à la mise en œuvre diligente de la commission d’enquête internationale prévue dans la Résolution A/HRC/RES/S-37/1, adoptée le 7 février 2025 par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies lors de sa 37ème session extraordinaire du 7 février 2025, pour faire toute la lumière sur tous les crimes commis dans ce contexte d’agression et garantir que leurs auteurs, commanditaires et complices soient identifiés et traduits en justice.
Ainsi, à l’approche de la prochaine étape des pourparlers de Doha, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo rappelle avec gravité qu’ « aucun processus de paix ne saurait prospérer sur le silence face à l’horreur. La protection des vies humaines reste non négociable et demeure au cœur de l’action de l’État ».