La saison de pluie s’en va et laisse la place à la saison sèche, qui s’amène malheureusement avec ses lots d’exigences et de problèmes auxquels les Kinois devront s’habituer et faire avec. Et parmi ces lots, signale le Docteur Cédrick Malonda, médecin généraliste, c’est la présence de « Paederus » communément appelé « EKONDA » (en lingala langue parlée à Kinshasa).
En effet, explique ce généraliste, « le paederus » est un petit insecte, mesurant 5 à 15 mm avec des élytres courtes, oire, pour certaines espèces, aptères. Il ne pique, ni ne mord. Il est vivement coloré de bleu métallisé et d’orange ou de rouge. EKONDA est un genre d’insectes coléoptères de la famille des staphylinidés qui compte plus de 600 espèces décrites présentes sur tous les continents tempérés et tropicaux.
Le paederus vit en particulier dans les zones humides. Dans les zones tempérées, il a un cycle de reproduction annuel alors que dans les zones tropicales, il peut y en avoir plusieurs en lien avec la saisonnalité des pluies. Les œufs sont pondus dans des endroits humides et sont sensibles à la dessiccation. Les larves comptent deux stades et restent cachées dans des endroits humides. La nymphose a lieu dans la terre
Ce qui fait plus présent pendant la saison sèche et « lorsque vous l’écrasez sur la peau, il libère une substance toxique appelée pederine, qui est une toxine très stable ». Cette substance dure quelques heures voir des jours lorsqu’ elle est déposée sur une surface ou sur la peau.
» Les effets laissés par cette substance sur la peau occasionnent malheureusement des lésions, telles que les rougeurs ou érythème, les vésicules, aussi une sensation des brûlures et douleurs parfois des démangeaisons », a-t-il indiqué.
Cependant, certaines espèces de Paederus synthétisent une substance toxique, contenue dans leur hémolymphe. Elle est produite par les femelles adultes, et les autres individus ne contiennent que celle qui leur a été transmise dans les œufs. Cette substance n’est pas utilisée par les insectes comme moyen de défense actif. Il s’agit d’une substance très complexe, qui agit comme inhibiteur de l’ADN et bloque la mitose au niveau des cellules. Chez certains animaux, elle a permis la résorption de tumeurs et la régénération de tissus
Selon plusieurs études, les plus touchées, sont les populations rurales des régions tropicales, surtout à la saison des moissons et mais aussi des pluies. Cette dermatite est encore souvent mal diagnostiquée et la prévention pourrait être améliorée.
Des signes précurseurs
D’après ce médecin généraliste, plusieurs signes sont détectés et confirment que par inadvertance, on avait écrasé l’insecte et la pederine se fait sentir sur la peau donnant envie de se gratter.
Et parmi ces signes précurseurs, il cite :
- Les rougeurs sur la peau
- La sensation des brûlures….
« C’est cette brûlure, nuisible à la peau, que nous appelons dermatite à paederus. Elle est classée dans la catégorie des dermatites de contact », a-t-il indiqué.
Mode de traitement
« Il ne faut jamais paniquer lorsque vous êtes touché par cet insecte. Eviter de l’écraser sur vous. Cependant, quoi qu’il arrive, la prise en charge de la dermatite est là », rassure le docteur Cédric Malonga, avant d’exhorter la population à l’observance de certaines mesures afin d’être à l’abri.
Parmi ces mesures, il préconise ceci :
- Dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide
- Porter des habits couvrant
- Eteindre les lampes la nuit
- Utiliser les insecticides
- Bannir l’automédication
- Consulter un médecin pour soigner les brulures
« A côté de ces précautions à prendre, il faut ajouter ceci, une fois qu’EKONDA se pose sur vous, ne l’écraser pas sur vous. Soufflez le tout doucement. Mais en cas de brulure, consultez un médecin pour une orientation afin de soulager la brulure », a-t-il conclu en demandant à la population d’être « vigilante pendant toute la saison sèche étant donné qu’Ekonda nous accompagnera jusqu’à la fin de la saison ».
Naurah Luyundula