La situation des enfants déplacés par le conflit au Sud-Kivu continue de se détériorer, alors que des défenseurs des droits humains lancent un appel urgent pour attirer l’attention sur leur désespoir.
Dans cette région du Congo, ravagée par des décennies de guerre, des milliers d’enfants se retrouvent sans abri, privés de leurs droits fondamentaux à l’éducation, à la santé et à la nourriture. Barthemy Mwambusa, éminent défenseur des droits humains, s’exprime avec fermeté sur la tragédie que vivent ces jeunes vulnérables. Selon lui, la détérioration de leur condition est alarmante et nécessite une action immédiate de la part des pouvoirs publics.
Le déplacement forcé, souvent causé par la violence armée, oblige ces enfants à fuir leur foyer, les exposant à des conditions de vie précaires. Beaucoup d’entre eux se retrouvent dans des camps de réfugiés ou d’autres lieux temporaires où les ressources essentielles font cruellement défaut. « Nous assistons à une génération sacrifiée« , déclare Mwambusa avec une intensité douloureuse: « Ces enfants n’ont pas seulement perdu leur maison, mais aussi leur droit à une enfance digne, à l’éducation et au soutien dont ils ont tant besoin. »
Les statistiques sont accablantes. Des milliers d’enfants n’ont pas accès à l’éducation, ce qui compromet leur avenir et leur potentialité en tant qu’individus. Les écoles, souvent endommagées ou transformées en refuges pour les familles déplacées, ne peuvent plus remplir leur rôle. Par conséquent, un grand nombre de ces jeunes sont contraints de travailler pour survivre, les amenant à être exploités dans des carrés miniers, des restaurants et le commerce ambulant. Mwambusa souligne que ces lieux de travail, souvent dangereux, ne leur garantissent ni sécurité ni dignité.
En outre, l’exploitation des enfants dans ces contextes les expose également à des abus sexuels. « C’est une réalité tragique », affirme Mwambusa. « Des enfants, qui devraient être protégés, se retrouvent dans des situations où ils sont vulnérables et sans défense. Cela constitue une grave violation de leurs droits fondamentaux. » Dans une région où la pauvreté et l’insécurité battent leur plein, il est difficile de garantir une protection efficace pour ces jeunes.
Face à cette détresse sans précédent, les défenseurs des droits humains exhortent les décideurs congolais à agir rapidement et résolument. « Il est impératif de renforcer les mesures de protection pour ces enfants« , déclare Mwambusa. « Leur sécurité doit être une priorité pour le gouvernement. Des initiatives doivent être mises en place pour leur garantir non seulement un accès à l’éducation, mais également des services de santé adaptés et un soutien psychosocial. »
Eugide Abalawi