Depuis le début des affrontements armés en août 2025, les populations déplacées au Sud-Kivu vivent dans une angoisse permanente. Les familles contraintes de fuir leurs villages comme Nduba, Kaniola ou Fizi se retrouvent souvent hébergées dans des villages voisins ou chez des proches, sans assistance suffisante.
« Nous avons peur chaque nuit. Nos enfants ne dorment presque plus et chaque bruit nous fait sursauter », confie une mère de famille à Nundu. Le manque d’accès aux soins psychologiques et à des activités récréatives pour les enfants accentue le stress et le traumatisme déjà engendré par les violences vécues.
Les femmes et les enfants sont les plus vulnérables dans ces conditions. Des cas de violences sexuelles ont été signalés lors des attaques, et certaines déplacées restent marquées par ces traumatismes. « Après ce qui s’est passé, je n’ai plus confiance en personne. Même dans la maison de ma tante, je me sens toujours en danger », explique une jeune fille de 16 ans hébergée à Izege. Les associations locales et la société civile soulignent que le soutien psychologique est quasi inexistant et que les familles d’accueil, déjà précarisées, ne peuvent prendre en charge ce fardeau émotionnel.
Pour tenter d’atténuer cette crise psychologique, certaines ONG organisent des séances de dialogue communautaire et des ateliers pour enfants déplacés. Cependant, la portée de ces actions reste limitée face au nombre important de personnes affectées. « Nous faisons ce que nous pouvons, mais le besoin est énorme. Chaque jour, nous voyons des familles épuisées, démoralisées et désespérées », confie un responsable d’ONG humanitaire à Walungu. Cette situation illustre l’urgence de renforcer l’accompagnement psychosocial des déplacés pour prévenir des conséquences durables sur leur santé mentale et leur cohésion sociale.