La situation humanitaire au Sud-Kivu, particulièrement dans le territoire de Fizi, est devenue alarmante. Plus de 600 000 déplacés internes ont été recensés, fuyant des affrontements violents entre les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les éléments de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFC/M23) depuis mars 2025.
Ces déplacés, qui viennent de divers villages, se retrouvent dispersés dans des zones telles que Lulenge, Mutambala et Tanganyika, vivant dans des conditions précaires qui suscitent des inquiétudes grandissantes.
Dans une déclaration faite à la presse le mercredi 11 juin 2025, Samy Kalonji Badibanga, l’administrateur du territoire de Fizi, a souligné l’importance de la situation actuelle. « Les populations qui fuient la violence se retrouvent souvent sans abri, sans nourriture et sans accès à des soins de santé », a-t-il déclaré. Son appel aux organismes humanitaires est un écho à la détresse ressentie par des milliers de familles qui se battent pour leur survie dans un contexte d’instabilité.
Les causes de cette épidémie de déplacés sont multiples et complexes, impliquant des conflits armés, des rivalités ethniques et des luttes pour le contrôle des ressources naturelles. Les affrontements ont laissé des villages complètement dévastés et ont poussé des milliers de personnes à prendre la fuite, cherchant désespérément refuge dans des zones moins touchées par les conflits.
Les conditions de vie des déplacés sont épouvantables. Beaucoup sont hébergés dans des camps improvisés, où les infrastructures de base font défaut. L’accès à l’eau potable, aux soins médicaux et à la nourriture est extrêmement limité. En outre, la situation est exacerbée par la propagation de maladies et l’insécurité alimentaire, aggravant le calvaire de ces populations vulnérables.
L’appel de Samy Kalonji Badibanga appelle à une réponse humanitaire immédiate. « Nous avons besoin d’une collaboration efficace entre le gouvernement et les ONG pour répondre à cette crise », a-t-il ajouté. Il est impératif que les organisations humanitaires aient les ressources nécessaires pour apporter une aide essentielle, que ce soit en termes de nourriture, de soins médicaux ou de fournitures de première nécessité.
La communauté internationale est également appelée à prendre conscience de cette crise humanitaire croissante. Des actions rapides et concrètes sont nécessaires pour venir en aide à ces populations démunies et restaurer un semblant de dignité et de sécurité.
Alors que la violence continue de ravager le territoire de Fizi, les voix des déplacés doivent être entendues. Ils méritent non seulement une assistance immédiate, mais aussi un engagement ferme de la part de tous les acteurs concernés pour créer les conditions d’un avenir où la paix et la sécurité prévalent. Le chemin vers la réconciliation et la reconstruction est long, mais il commence par la reconnaissance de leur souffrance et l’action collective pour y mettre fin.
Eugide Abalawi