Une semaine après la rentrée scolaire 2025-2026, des dizaines d’écoles du Sud-Kivu n’ont toujours pas ouvert leurs portes.
Dans plusieurs villages de Walungu, Uvira, Kabare et Kalehe, les affrontements armés, la peur et le manque de fournitures scolaires continuent de priver les enfants de leur droit à l’éducation.
À Kaniola centre, au moins sept écoles secondaires et douze écoles primaires n’ont pas rouvert, tout comme celles des villages voisins situés sur l’axe Nzibira, dans le groupement de Luhaku (chefferie de Ninja) et dans le groupement de Mulamba. Les bancs restent vides, les salles de classe silencieuses.
« Nous voulons retourner à l’école, mais nos parents n’ont pas les moyens d’acheter des cahiers ni des uniformes », confie Jean, élève de 5ᵉ primaire rencontré à Kaniola.
À Uvira, la situation n’est guère meilleure. Dans le village de Katogota, sur quatre écoles primaires et secondaires, seule l’école Katoga 2 a ouvert ses portes, mais avec un effectif réduit à 40 %. Beaucoup d’élèves restent à la maison.
« Nous sommes prêts à enseigner, mais sans les élèves, l’école perd son sens », regrette une institutrice de Katoga 2.
À Kalehe, ce n’est pas seulement l’insécurité qui inquiète, mais aussi l’absence de fournitures scolaires, devenue un obstacle majeur.
Pour Benjamin Mungazi, président de la Nouvelle Société Civile Congolaise dans cette partie du Sud-Kivu, il y a urgence à agir.
« L’État doit intervenir rapidement. Chaque jour qui passe sans école est une journée perdue pour l’avenir de ces enfants », alerte-t-il.
En attendant, des milliers d’élèves du Sud-Kivu restent privés d’éducation, pris en otage entre la guerre et la pauvreté.